Le 17 mars 2020 à 20h, la France est entrée en confinement pour une période indéterminée. Mais si le confinement a marqué un point d’arrêt à l’activité de beaucoup d’entreprises, les français ont passé plus de temps au domicile. A l’heure du déconfinement, bilan sur l’impact du confinement sur la consommation d’électricité en France.
La consommation d’électricité en France est-elle en baisse ?
RTE, observe une baisse de la consommation électrique journalière de 15 à 20% pendant le confinement. La tendance est similaire chez nos voisins européens. Ainsi, l’Espagne et l’Italie notent une baisse de 30 et 15 % sur la même période.
Cependant, une chute rapide et brutale de la consommation n’était pas arrivée depuis la seconde guerre mondiale. La crise financière de 2008-2009 était jusqu’ici l’événement ayant le plus impacté la demande en électricité. Mais à l’époque, la baisse de consommation n’excédait pas les 5% et s’était étalée sur un an.
Les effets du confinement sur la demande en électricité se sont très vite faits ressentir. Le lundi 16 mars, veille du confinement, le pic de consommation journalier était aux alentours de 60 000 MW (mégawatt). 3 jours après, il n’était plus que de 50 000 MW. La baisse la plus spectaculaire a été observée le 13 avril à 20h. Ce jour là, le président Macron a fait une allocution télévisée très attendue. En l’espace de 15 minutes, la consommation électrique a chutée de 6%. C’est comme si on avait brutalement stoppée la production de 3 réacteurs nucléaires. Du jamais vu !
(Chiffres clés, source RTE, à retrouver ici )
Comment expliquer cette baisse de la demande ?
Le système électrique français est habitué aux baisses de consommation. Chaque année au printemps, la demande en électricité diminue (moins de chauffage et d’éclairage). Mais ce qui est inédit c’est la rapidité de cette baisse. Deux facteurs clés permettent d’expliquer la diminution de la demande en électricité.
Première facteur d’explication, la météo ! Ciel bleu, températures en dessus des normales saisonnières, mars et avril ont été particulièrement doux. En comparaison avec les années précédentes, le besoin en électricité hivernale 2020 a diminué. Le chauffage qui représente 66% des consommations énergétiques d’un foyer (chiffre Ademe) a été moins utilisé.
Un second facteur explique cette baisse brutale de la demande en électricité. C’est la première fois depuis la seconde guerre mondiale que l’activité du pays se retrouve presque à l’arrêt. La crise sanitaire a obligé de nombreuses entreprises à fermer leurs portes momentanément. L’économie du pays s’est figée du jour au lendemain entraînant une chute spectaculaire de la demande en électricité.
Comment le système de production s’est adapté à la crise sanitaire ?
Qui dit consommation électrique en baisse, dit production réduite ! La production d’électricité française a dû se réorganiser pour produire moins d’électricité.
En France, les moyens de production sont classés par ordre de priorité. Les moyens prioritaires sont ceux dont on peut difficilement réguler la production. C’est le cas de l’éolien et du solaire par exemple, dont la production intermittente et liée aux conditions météo. C’est également le cas des centrales hydroélectriques, considérées elles aussi comme prioritaires.
Avec une météo douce pendant le confinement, la production d’énergie fatale a augmentée. Mais avec une baisse de la demande d’électricité, il a fallu contrebalancer cette production en hausse. La production nucléaire a donc été ralentie, jusqu’à tourner au minimum le 29 avril dernier.
Enfin, les énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole), viennent compléter ce mix énergétique lorsque les autres moyens de production ne sont pas suffisants. Des énergies fossiles très peu utilisées pendant le confinement.
Une production d’électricité plus verte et moins importante permettent de réduire les émissions de CO2.
Hausse de ma consommation d’électricité, est-ce normal ?
Nous l’avons dit, la consommation d’électricité française a diminuée ces dernières semaines. D’ailleurs, RTE estime que les baisses de la demande les plus importantes concernent le secteur de l’industrie et du transport ferroviaire.
Si pour beaucoup côté boulot, le rythme a ralenti, côté conso, c’est une toute autre histoire ! Plus de temps devant les écrans, plus de monde à la maison, des horaires décalés dans le logement … Plusieurs facteurs expliquent cette hausse de la consommation dans certains foyers. De manière générale, les français ont d’avantage utilisé certains appareils ménagers. La télévision, le lave-vaisselle, le four et bien d’autres petits appareils électroménagers ont tourné à plein régime ! Mécaniquement, la consommation en électricité s’est accrue.
Mais cette hausse n’est pas une fatalité. Heureusement, de nombreuses astuces peuvent être utilisées pour limiter l’impact du confinement sur notre facture d’électricité ! Retrouvez tous nos conseils pour limiter sa consommation d’électricité dans l’article « Astuces pour réduire sa consommation d’électricité »
Quel est l’impact du confinement sur la planète ?
Il est encore tôt pour dresser un bilan de l’impact de la baisse de la consommation d’électricité sur la planète. Malgré tout, quelques enseignements se dessinent.
Le premier, c’est que côté électricité, la baisse des émissions de CO2 sera faible. La France privilégie depuis des années la production d’électricité d’origine renouvelable et nucléaire. De fait, le mix énergétique français est l’un des plus décarboné d’Europe.
Mais il n’y a pas de petits gestes pour la planète. Alors même si la baisse des émissions de gaz à effet serre est faible, la planète nous en remercie !
En revanche les effets bénéfiques pour la planète seront plus importants du côté des transports. Avec le confinement, les français ont moins utilisé les transports (individuels ou collectifs). L’offre a été drastiquement réduite, à commencer par les avions, cloués au sol depuis plusieurs semaines.
Il sera intéressant de suivre les évolutions de la demande en électricité dans les semaines à venir. La consommation va t’elle repartir à la hausse ? Les français vont-ils consommer plus d’électricité qu’avant le confinement ? La baisse de la consommation peut-elle durer ? Toutes ces questions sont pour l’instant sans réponses. De notre côté nous espérons que la tendance à la baisse continuera. Car comme nous aimons le répéter, « l’électricité la moins chère c’est encore celle que l’on ne consomme pas ! »