Ramoner une cheminée : obligations, méthodes et conseils pratiques
L’hiver approche et avec lui, les premiers feux de cheminée. Mais avant d’allumer la première bûche, une question se pose : avez-vous fait ramoner votre cheminée ? Eh oui, le ramonage de cheminée n’est pas seulement un geste d’entretien : c’est une question de sécurité et une obligation légale. Entre prévention des risques d’incendie, bonne évacuation des fumées et protection contre le monoxyde de carbone, le ramonage régulier de votre cheminée est indispensable. Quelles sont les obligations en la matière ? Quelles méthodes appliquer ? Voici nos conseils pratiques.
Sommaire
Ramoner une cheminée : ce qu’il faut retenir
- Le ramonage de cheminée est une obligation légale selon le décret n°2023-641, à effectuer au moins une fois par an (voire deux selon le Règlement Sanitaire Départemental).
- Il prévient les risques d’incendie et d’intoxication au monoxyde de carbone, en éliminant les dépôts de suie et de goudron.
- Le ramonage mécanique par un professionnel agréé est la méthode la plus sûre et la seule reconnue par les assurances.
- Un certificat de ramonage est exigé par les compagnies d’assurance en cas de sinistre.
- Le coût moyen d’un ramonage professionnel se situe entre 60 € et 120 €, selon la prestation.
Pourquoi ramoner une cheminée est obligatoire
Une question de sécurité avant tout
Rappelons en préambule que le ramonage est indispensable pour votre sécurité. En effet, ramoner consiste à nettoyer le conduit d’évacuation des fumées de la cheminée, afin d’éliminer les dépôts de suie, de cendres et les dépôts de créosote et de goudron. Ils s’accumulent naturellement lorsque vous faites des feux de cheminée. Problème : ces résidus, hautement inflammables, peuvent provoquer un incendie dans votre conduit de cheminée.
Un conduit de cheminée encrassé, c’est aussi un risque majeur d’intoxication au monoxyde de carbone. Ce gaz invisible et inodore est particulièrement dangereux : quelques minutes d’exposition peuvent suffire à provoquer des maux de tête, des nausées, voire un arrêt cardiorespiratoire.
Ramoner une cheminée régulièrement, c’est donc protéger votre maison et vos proches de tels risques. Il en va de même d’ailleurs si vous êtes équipé d’un poêle à bois ou d’un insert. Le ramonage régulier de votre poêle à bois, de votre poêle à granulés ou de votre insert est indispensable pour les mêmes raisons de sécurité.
Les obligations légales du ramonage
Si faire ramoner une cheminée ou un poêle à bois est une question de sécurité, il s’agit également d’une obligation légale. Selon le décret n°2023-641¹, le ramonage des conduits de fumée doit être effectué au moins une fois par an.
Au niveau local, sachez que les communes et les départements peuvent imposer une fréquence plus élevée : certains exigent deux ramonages obligatoires chaque année. C’est le Règlement Sanitaire Départemental (RSD) qui impose à tous les particuliers un ramonage régulier, même pour les résidences secondaires².
💡 Bon à savoir Après avoir fait ramoner votre cheminée, vous recevrez un certificat de ramonage, délivré par un ramoneur agréé, en l’occurrence un professionnel certifié Qualibat 5421. Conservez-le précieusement car il peut vous être demandé par votre assurance habitation en cas de sinistre. Sans ce document, il se peut qu’aucune indemnisation ne soit versée en cas d’incendie. |
Quand et à quelle fréquence ramoner sa cheminée ?
Pourquoi ne pas attendre la dernière minute ?
L’idéal est de planifier une inspection visuelle et un ramonage au printemps ou en été, quand les professionnels sont plus disponibles.
Un entretien régulier permet par ailleurs de détecter les fissures, les bouchons ou les fuites dans le conduit d’évacuation avant que la saison du chauffage ne commence. En somme : c’est comme l’entretien d’une pompe à chaleur, c’est la garantie d’un fonctionnement optimal !
À quelle fréquence faire ramoner sa cheminée ?
Si un ramonage annuel est obligatoire et essentiel pour votre sécurité, dans certains cas de figure, il est recommandé de faire ramoner plusieurs fois par an. La fréquence dépend de plusieurs critères :
- La zone géographique où vous vivez, et le type de climat ;
- Le type de bois que vous utilisez ;
- Le taux d’humidité du bois.
Ainsi, si vous vivez dans le nord, dans l’est de la France ou encore en région montagneuse, et que vous faites fonctionner votre cheminée durant 8 à 9 mois par an : deux ramonages par an sont recommandés.
Idem si vous faites brûler essentiellement des résineux – comme du pin ou du sapin. Pourquoi ? Car ces essences de bois ont tendance à encrasser l’âtre et le conduit de cheminée plus rapidement que les bois de feuillus durs (chêne, charme, hêtre, charme, orme, etc.). Par ailleurs, leur pouvoir calorifique est supérieur à celui des bois résineux. Autant d’éléments qui font dire que le chêne est par exemple le meilleur bois de chauffage.
Un autre conseil : veillez au bon stockage du bois de chauffage, c’est-à-dire à l’abri de la pluie, afin qu’il reste bien sec !
Dernier élément à prendre en compte : l’humidité du bois. Plus le bois est sec, moins il encrasse le conduit d’évacuation des fumées. Un bois de chauffage est considéré comme sec lorsqu’il affiche un taux d’humidité inférieur à 23%³.
Comment le savoir ?
- Si vous achetez du bois sur palette, l’information doit logiquement y être inscrite.
- Si vous vous faites livrer du bois en vrac, par camion, dans ce cas, investissez dans un humidimètre. Ce petit équipement permet de tester facilement le taux d’humidité du bois. Vous en trouverez dans les magasins de bricolage, pour un prix qui commence aux alentours de 15 € environ⁴.
Donc, si le bois que vous utilisez n’est pas suffisamment sec, là encore, cela aura tendance à encrasser rapidement le conduit d’évacuation des fumées. Deux ramonages par an s’imposent alors.
À quelle fréquence faire ramoner sa cheminée : tableau récapitulatif
Critères | Situation / Exemple | Fréquence de ramonage recommandée | Pourquoi ? / Explications |
Zone géographique et durée d’utilisation | – Nord ou Est de la France | 2 fois par an | Les périodes de chauffe sont longues, le conduit s’encrasse plus vite, ce qui augmente les risques d’incendie ou d’intoxication. |
Type de bois utilisé | – Bois résineux (pin, sapin, épicéa) | 2 fois par an | Les résineux produisent plus de suie et de créosote, qui encrassent rapidement le conduit. |
Type de bois utilisé | – Bois de feuillus durs (chêne, hêtre, charme, orme…) | 1 fois par an (minimum) | Combustion plus lente et plus propre, moins d’encrassement du conduit. |
Taux d’humidité du bois | – Bois sec (taux d’humidité ≤ 23 %) | 1 fois par an (minimum) | Une combustion optimale limite la production de suie et de dépôts. |
Taux d’humidité du bois | – Bois humide (taux d’humidité > 23 %) | 2 fois par an | Un bois trop humide brûle mal, dégage plus de fumée et de goudron, ce qui encrasse le conduit. |
Vérification du taux d’humidité | – Bois acheté sur palette : taux indiqué sur l’emballage | — | Permet de contrôler la qualité du bois et d’adapter la fréquence de ramonage. |
Les différentes méthodes de ramonage
Il existe différentes méthodes pour faire ramoner une cheminée, les voici…
Le ramonage mécanique : la méthode la plus efficace
Le ramonage mécanique est la méthode traditionnelle et la plus sûre. Elle consiste à brosser mécaniquement l’intérieur du conduit de cheminée à l’aide d’une brosse hérisson.
Comment ça se passe ?
Le ramoneur introduit cette brosse spéciale – souvent fixée à des tubes rigides ou tubes flexibles – depuis le bas ou le haut du conduit. En effectuant des mouvements de va-et-vient, il détache les dépôts de suie et de cendres qui tombent dans le foyer avant de les enlever, ou de les aspirer.
Les avantages de cette méthode :
- Élimination complète des dépôts de suie et de goudron
- Adapté à tous les conduits d’évacuation
- Reconnu par les compagnies d’assurance comme un ramonage professionnel
Le ramonage chimique : une méthode d’appoint
Le ramonage chimique repose sur l’utilisation de bûches de ramonage ou de poudre de ramonage. Ces éléments contiennent des sels métalliques qui, en brûlant, provoquent la désagrégation des dépôts dans le conduit. Est-ce efficace ou non ?
Les bûches de ramonage peuvent compléter un entretien régulier, mais elles ne remplacent jamais un ramonage mécanique. Leur usage est utile entre deux passages de professionnel, notamment pour les cheminées très utilisées en hiver.
Vous pouvez utiliser une bûche de ramonage tous les 2 mois pendant la saison de chauffe, mais faites obligatoirement intervenir un professionnel ramoneur agréé pour qu’il procède à un ramonage mécanique au moins une fois par an.
Le ramonage par le haut ou par le bas : quelle méthode choisir ?
Le ramonage par le bas est de plus en plus courant : il évite de grimper sur le toit. Le ramonage par le haut, plus traditionnel, est idéal car cela permet de nettoyer plus en profondeur le conduit d’évacuation.
Dans les deux cas, l’opération doit être réalisée par un professionnel qualifié, équipé d’un kit de ramonage adapté (brosse flexible, aspirateur industriel, caméra d’inspection du conduit…).
Combien coûte un ramonage professionnel ?
Le prix d’un ramonage dépend de ce que pratique chaque professionnel, mais pour vous donner un ordre d’idée, comptez en moyenne entre 60 € et 120 €, avec les frais de déplacement⁵.
Pour un ramonage mécanique réalisé par un professionnel certifié, ce tarif inclut :
- Les frais de déplacement
- La main-d’œuvre
- Le nettoyage complet du conduit et du foyer
Puis-je ramoner ma cheminée moi-même ?
La réponse est oui, mais sous conditions ! En effet, rien ne vous empêche de ramoner vous-même votre conduit, à l’aide d’un kit complet (brosse hérisson, tubes flexibles, gants, aspirateur à cendres).
Mais attention : seul un ramonage professionnel permet d’obtenir un certificat de ramonage reconnu par les compagnies d’assurance.
Un ramonage amateur, même bien fait, ne suffit pas pour être couvert en cas de sinistre. D’où l’importance de faire appel, au moins une fois par an, à un ramoneur agréé.
Ramonage et assurance habitation : ce que vous devez savoir
En cas d’incendie ou d’intoxication au monoxyde de carbone, la compagnie d’assurance auprès de qui vous avez souscrit un contrat d’assurance habitation vous demandera un certificat de ramonage.
Rappel : sans ce document, l’assureur peut refuser toute indemnisation ou en minorer le montant.
Veillez donc bien à conserver ce document chaque année ! Il est d’ailleurs parfois demandé lors de la revente d’un bien, ou si vous quittez une location équipée d’un poêle à bois, d’un insert ou d’une cheminée.
Bien entretenir son système de chauffage au bois
Un entretien annuel complet ne se limite pas au ramonage du conduit de cheminée. Voici quelques bonnes habitudes à prendre :
- Videz régulièrement les cendres pour favoriser une bonne combustion, une bonne performance énergétique du bois ou des granulés que vous utilisez
- Utilisez des bûches de bois bien sèches (moins de 23% d’humidité idéalement),
Un entretien régulier de votre système de chauffage améliore son rendement énergétique et réduit la consommation de bois.
Nos conseils pour un chauffage plus sûr et plus économique
- Programmez deux ramonages par an : avant et après la saison de chauffe.
- Surveillez l’intensité de la combustion : un feu trop lent favorise les dépôts de suie.
- Installez un détecteur de monoxyde de carbone dans la pièce principale.
- Vérifiez régulièrement la ventilation du logement.
Et pour aller plus loin dans la maîtrise de votre consommation, pourquoi ne pas investir dans un thermostat connecté ? Autre bonne idée : rejoignez Ohm Énergie : le fournisseur d’électricité et de gaz qui vous aide à faire des économies tout en défendant votre pouvoir d’achat.
Sources
1. LegiFrance – Décret n° 2023-641 du 20 juillet 2023
2. Sud-Ouest – L’automne arrive : le ramonage des cheminées, poêles et conduits est-il obligatoire chaque année ?
3. Bellier-Neau – Humidité du Bois de Chauffage : Comment Mesurer et Obtenir le Taux Idéal pour un Chauffage Efficace
4. LeroyMerlin – Testeur humidité bois
5. Travaux – Prix d’un ramonage de cheminée
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