L'énergie en 2050 : quelle consommation et production énergétique à l'avenir ?

À l’horizon 2050, l’Hexagone espère bien atteindre un total de zéro émission nette de gaz à effet de serre et, pour y parvenir, le premier poste à attiser l’intérêt des politiques n’est autre que l’énergie. Eh oui, pour vous faire une idée, En 2017, les émissions de CO₂ liées à l’énergie s’élevaient à pas moins de 4,6 tonnes par habitant en France¹. Grosso modo, pour voguer vers l’objectif d’un bilan carbone tout doux, le mix énergétique devrait bel et bien se métamorphoser d’ici au milieu du siècle. Alors, l’énergie en 2050, à quoi ça pourrait ressembler ?

Sommaire

À quoi ressemblera le mix énergétique de la France en 2050 ?

Ce n’est plus un secret pour personne : l’Hexagone met le cap sur son objectif zéro CO₂ ! C’est pourquoi, d’ici à 2050, la France prévoit de réorganiser son mix énergétique de façon à atteindre la sacrosainte « neutralité carbone », tout en assurant une production d’électricité fiable et durable. Eh oui, car qui dit stratégie bas-carbone ne dit pas nécessairement baisse des besoins. Bien au contraire. D’après un scénario publié par l’Académie des technologies en mars 2021, la consommation électrique française pourrait bien monter jusqu’à une fourchette comprise entre 730 et plus de 840 TWh en 2050. Pour vous faire une idée, en 2024, elle n’était « que » de 442,2 TWh, soit, moitié moins.

Alors, pour cocher les cases neutralité carbone et expansion des besoins électriques, le modèle envisagé repose avant tout sur une diversification des sources d’énergie avec une place importante accordée aux énergies renouvelables en France, mais aussi au nucléaire. Et ça, ce n’est pas nous qui le disons, mais RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français, dans son étude « Futurs énergétiques 2050 : les scénarios de mix de production à l’étude permettant d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 ». Ce document explore différentes trajectoires pour le mix énergétique de la France dans le cadre de la transition énergétique⁴.

Si l’on s’en tient aux recherches de RTE, le rôle du nucléaire devrait rester significatif, mais sa part dans le mix énergétique devrait passer de 70 % aujourd’hui à moins de 50 % d’ici à 2050. Cette diminution sera compensée par l’augmentation massive de l’éolien et du solaire. En effet, ces énergies renouvelables devraient représenter près de 60 % de la production d’électricité en 2050, contre environ 20 % aujourd’hui⁵. L’éolien offshore, en particulier, est appelé à jouer un rôle majeur dans ce virage vert, avec des capacités de production qui devraient croître de manière spectaculaire, soutenues par des investissements dans de nouveaux parcs éoliens en mer.

Cependant, l’intégration massive de ces énergies intermittentes comme le solaire et l’éolien pose invariablement la question de la gestion de l’intermittence de la production d’électricité. Pour compenser les périodes sans vent ou sans soleil, des solutions de stockage et de flexibilité seront absolument indispensables. Le développement du stockage d’énergie, via des batteries ou des technologies de stockage d’hydrogène, devrait permettre de stabiliser l’approvisionnement, tout en assurant une gestion plus fluide des surplus et des manques d’énergie. La bonne nouvelle, c’est qu’aujourd’hui, les capacités de stockage raccordées au réseau de distribution d’électricité ont été multipliées par 11 en quelques années seulement. Elles sont notamment passées de quelques mégawatts en 2020 à 529 mégawatts à la fin du troisième trimestre 2024⁶. Cependant, pour répondre à l’électrification massive des besoins et à une consommation d’énergie XXL à venir, reste encore à accélérer le processus.

Reste encore la question de l’extension des réseaux électriques intelligents, ou smart grids, devrait également permettre une meilleure gestion de la demande et une répartition plus équitable des ressources. Ces infrastructures de pointe permettront une optimisation de la consommation en fonction de l’offre disponible, en particulier lors des pics de demande. Les consommateurs joueront un rôle clé dans cette gestion flexible, avec des outils pour ajuster leur consommation et profiter des prix dynamiques.

Les smart grids : késaco ?

Les smart grids sont des systèmes de gestion de l’électricité qui mobilisent des technologies numériques pour améliorer l’efficacité, la fiabilité et la durabilité de la distribution d’énergie. En gros, ce sont des « réseaux 2.0 » qui permettent de mieux gérer la production et la consommation d’électricité en temps réel. Grâce à des capteurs et des logiciels, ils peuvent, par exemple, détecter les pannes plus rapidement, équilibrer la demande et l’offre, et intégrer plus facilement des énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien, qui sont parfois imprévisibles.

 

L’hydrogène, et particulièrement l’hydrogène vert, pourrait également s’avérer être un acteur incontournable de cette future transition. Utilisé comme vecteur de stockage d’énergie ou carburant pour des secteurs comme l’industrie ou le secteur des transports, il pourrait permettre de réduire la dépendance aux énergies fossiles tout en favorisant la décarbonation de secteurs difficiles à électrifier.

Le mix énergétique français se prépare donc à basculer vers des sources d’énergie décarbonées et une gestion plus souple, mais aussi plus participative, de la consommation d’électricité. Concernant les deux piliers de la stratégie énergétique hexagonale – les énergies renouvelables et le nucléaire – les objectifs sont les suivants : 

  • Le solaire :  multiplier par dix ses capacités de production, et dépasser les 100 GW d’ici à 2050 ;
  • L’éolien offshore : mise en service d’une cinquantaine de grands parcs éoliens en mer, pour un total de 40 GW en service en 2050 ;
  • L’éolien terrestre : un doublement de la puissance d’ici à 2050 
  • 6 EPR2 seront construits d’ici 2050⁷.
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Et dans le monde ?

Du côté du Conseil Mondial de l’Énergie (CME), on estime également que d’ici à 2050, à l’échelle mondiale, les énergies renouvelables devraient exploser, avec les plus fortes croissances prévues. Cependant, les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) continueront de dominer, bien qu’elles perdent du terrain. Dans l’étude menée par le CME, deux scénarios s’opposent pour 2050 : 

  • Dans le scénario Jazz, les énergies fossiles représenteront 77 % de l’énergie primaire et les EnR 20 %.
  • Dans le scénario Symphonie, les énergies fossiles représenteront 59 % de l’énergie primaire et les EnR 30 %.
  • Le nucléaire, lui, reculera à 4 % dans Jazz et à 1 % dans Symphonie, contre 6 % en 2010.

De manière générale, d’ici à 2050, la production mondiale d’électricité devrait exploser. En 2010, le seuil se situait à 21,5 milliards de MWh d’électricité produits, dans le scénario Jazz du CME, on prévoit une hausse de 150 % pour atteindre 53,6 milliards de MWh en 2050. Dans le scénario Symphonie, l’augmentation est légèrement inférieure, mais tout de même massive, avec une hausse de 123 %, arrivant à 47,9 milliards de MWh. Cette hausse colossale de la production d’électricité pour satisfaire la demande future entraînera immanquablement des changements énormes dans la façon dont l’électricité est produite à l’échelle mondiale⁸.

L'énergie en 2050 vs le changement climatique

En théorie, l’énergie en 2050 et le changement climatique sont intrinsèquement liés. La manière dont nous produisons et consommons l’énergie aujourd’hui déterminera en grande partie notre capacité à limiter le réchauffement climatique dans le futur. En 2050, un avenir énergétique durable est fondamental pour éviter des scénarios catastrophiques liés au changement climatique.

Le défi principal consiste à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement de la planète. Pour cela, il est impératif de transformer le système énergétique mondial. La majeure partie de la production et la consommation finale d’énergie devront provenir de sources renouvelables comme l’énergie solaire, éolienne, hydraulique et la biomasse. L’objectif est de limiter la dépendance aux énergies fossiles, qui sont responsables de la majorité des émissions de CO₂. Les énergies renouvelables sont non seulement plus propres, mais elles sont aussi considérées comme une solution incontournable pour atteindre la neutralité carbone. Il convient donc de miser sur des infrastructures de production adaptées.

En matière d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), le scénario idéal consiste à réduire leur part au maximum, car elles sont les principales sources de pollution de l’air et d’émissions de gaz à effet de serre. Cependant, les différentes prises de positions politiques semblent encore un poil frileuses en la matière.

Si nous réussissons à décarboner notre production et notre consommation primaire d’énergie, nous aurons une chance d’atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris et de limiter le réchauffement à moins de 2 °C, idéalement à 1,5 °C, d’ici à la fin du siècle. Mais cela demandera des actions ambitieuses de la part des différentes parties prenantes, une collaboration internationale, une adaptation de nos modes de vie et un engagement fort envers un avenir énergétique durable et une véritable croissance des renouvelables. Objectif : croissance verte, pour une empreinte carbone xxs ! Affaire à suivre…

Pourquoi ne pas opter pour un fournisseur d’énergie qui avance dans cette dynamique ?

1. Ministère de la Transition Écologique – Émissions nationales de gaz à effet de serre

2. Sénat – Rapport d’information sur la stratégie énergétique

3.RTE – Consommation électrique – Bilan électrique 2024

4.RTE – Bilan prévisionnel 2050 : Futurs énergétiques

5. RTE – Quel mix électrique pour atteindre la neutralité carbone en 2050 ?

6. Enedis – Batteries et stockage d’électricité : où en est-on ?

7. Gouvernement – La nouvelle stratégie énergétique de la France

8. World Energy Council – Les scénarios mondiaux de l’énergie à l’horizon 2050 (PDF)

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