Le tarif de rachat du surplus photovoltaïque : ce qu'il faut savoir
Vous possédez et vous vous demandez comment installer un panneau solaire, combien peut rapporter la revente de votre surplus d’électricité ? Avec la baisse récente du tarif de rachat, il est normal de s’interroger. Pas de panique cependant, on vous explique pourquoi ces tarifs évoluent, comment fonctionne la revente avec EDF OA, et quelles alternatives s’offrent à vous pour maximiser vos gains. Autoconsommation, primes, nouvelles règles : tout ce qu’il faut savoir pour tirer le meilleur parti de votre installation photovoltaïque en 2025.
Sommaire
Qui peut racheter votre surplus photovoltaïque ?
Aficionado de l’énergie solaire ? Dans ce cas, vous vous êtes sans doute équipé de panneaux photovoltaïques à domicile. Cependant, il se peut aussi que certains jours, votre production dépasse un poil (ou plus) votre consommation. La bonne nouvelle, c’est qu’avec ce supplément d’énergie renouvelable, vous pouvez tout à fait arrondir vos fins de mois. Eh oui, on ne cesse de vous le répéter : l’énergie solaire, c’est tout bénéf’ !
Ce principe, c’est ce que l’on appelle « la revente du surplus d’énergie photovoltaïque. En effet, quand vos panneaux solaires produisent plus d’électricité que vous n’en consommez, ce « bonus » ne disparaît pas dans la nature, puisqu’il peut être vendu, avant d’être injecté sur le réseau. Et la star du rachat en France, c’est EDF OA (Obligation d’Achat). C’est un peu comme le grand acheteur officiel, qui récupère votre énergie solaire injectée sur le réseau, à un tarif fixé par l’État.
Mais ce n’est pas tout : selon votre contrat, vous pouvez aussi vendre ce surplus à des fournisseurs alternatifs ou à des acteurs locaux, parfois via des coopératives d’énergie. L’idée, c’est que cette électricité « verte » circule et profite à toutes et tous. Si EDF OA est tenu de racheter le surplus d’électricité photovoltaïque produit par les installations solaires des autoconsommateurs hexagonaux, d’autres fournisseurs ont en effet volontairement décidé de faire de même.
C’est quoi EDF OA ?
EDF OA, ou EDF Obligation d’Achat, est le dispositif mis en place par l’État français et qui oblige EDF à racheter l’électricité produite par les solutions solaires des particuliers et des professionnels, à un tarif réglementé. C’est le principal acheteur officiel du surplus d’énergie solaire injecté sur le réseau.
Quel est le tarif de vente du surplus photovoltaïque en 2025 ?
Tarif rachat surplus d’électricité solaire
Vous l’aurez compris, si vous disposez de panneaux solaires photovoltaïques sur le toit de votre maison, vous pouvez non seulement consommer l’électricité que vous produisez, mais aussi revendre le surplus à EDF (ou un autre fournisseur proposant cette option). En effet, quand vos panneaux tournent à plein régime, ils génèrent souvent plus d’énergie que ce dont vous avez besoin. Ce surplus peut donc être revendu, à un prix fixé par l’État, qui évolue régulièrement.
Un arrêté récent, paru au Journal officiel le 26 mars 2025, a cependant modifié les conditions d’achat de l’électricité produite par les panneaux photovoltaïques installés sur différents types de structures : maisons, immeubles, hangars ou encore ombrières photovoltaïques (ces structures avec des panneaux solaires qui protègent du soleil tout en abritant du matériel ou des véhicules).
Le prix de rachat du surplus d’électricité est désormais fixé à 4 centimes d’euro par kilowattheure (kWh), contre 12,69 centimes auparavant. Cette baisse concerne toutes les demandes de raccordement déposées auprès du gestionnaire du réseau (comme Enedis ou une ELD) à partir du 27 mars 2025¹.Pour la plupart des particuliers, les panneaux solaires d’autoconsommation sont des installations de taille et de puissance standard, avec une puissance totale allant jusqu’à 9 kWc (kilowatts-crête). Lors de leur mise en place, vous pouvez opter pour l’« autoconsommation avec vente de surplus » : vous consommez une partie de votre production et vendez ce que vous ne consommez pas à EDF¹.
Et ce n’est pas tout : choisir cette option vous donne droit à une prime d’investissement versée par l’État, dont le montant dépend de la puissance totale de vos panneaux.
Aujourd’hui, cette prime est de 80 € par kWc installé. Par exemple, si vous installez une centrale de 3 kWc, vous toucherez une prime de 240 €. Avant cette révision, la prime était plus élevée : 220 €/kWc pour les petites installations en autoconsommation (jusqu’à 3 kWc) et 160 €/kWc pour les installations jusqu’à 9 kWc¹.
Si la revente ne vous séduit pas, pas de souci ! Vous pouvez aussi augmenter votre indépendance énergétique en installant une batterie de stockage solaire. Celle-ci stocke votre surplus de production pour que vous puissiez l’utiliser plus tard, quand vos panneaux ne produisent plus (la nuit ou par temps gris). Une bonne manière d’optimiser sa consommation et de réduire encore plus sa facture d’électricité.
À noter
Le contrat EDF OA (Obligation d’Achat) n’est pas applicable aux installations photovoltaïques dans les cas suivants :
- Les installations au sol, conformément à l’arrêté tarifaire en vigueur ;
- Les systèmes en batterie virtuelle, où la vente de surplus n’est pas possible, et donc aucun contrat EDF OA ne peut être conclu pour cette vente ;
- Enfin, il n’existe pas de prime à l’autoconsommation dans le cadre d’un contrat EDF OA pour la vente totale de l’électricité produite².
Tarif rachat de l’intégralité de l’électricité solaire
Un autre changement majeur du décret S21, publié le 27 mars dernier, concerne donc la fin de la vente totale de l’électricité produite pour les installations photovoltaïques jusqu’à 9 kWc. Autrement dit, il n’est plus possible de vendre la totalité de son énergie solaire au réseau. Désormais, pour ces propriétaires d’installations solaires, la seule option disponible est l’autoconsommation avec vente de surplus : vous consommez ce que vous produisez et revendez uniquement ce que vous n’utilisez pas². Pour les autres installations, au 1er trimestre et au deuxième trimestre 2025, les tarifs de rachat sont les suivants :
Puissance (kWc) | Tarifs (c€/kWh) au 1er et au deuxième trimestre tarifaire (1er avril 2025 au 30 juin 2025)³ |
0 à 3 kWc | / |
3 à 9 kWc | / |
9 à 36 kWc | 12,95 centimes/€ |
36 à 100 kWc | 11,26 centimes/€ |
100 à 500 kWc | 9,5 centimes/€ |
Revente du surplus d’énergie solaire : combien ça rapporte ?
La réponse est évidemment : ça dépend ! En effet, la revente du surplus d’énergie solaire, c’est un moyen sympa de rentabiliser un peu plus ses panneaux photovoltaïques. Mais combien peut-on vraiment gagner ? Aujourd’hui, le tarif de rachat est fixé à 4 centimes d’euro par kilowattheure (kWh) injecté sur le réseau (anciens tarifs : 12,69 centimes/kWh). Ce montant est donc nettement plus bas qu’auparavant, mais il reste un bonus appréciable.
À en croire Otovo, spécialiste de l’énergie solaire, sur l’Hexagone, une installation photovoltaïque produit en moyenne entre 800 et 1 500 kWh par kilowatt-crète (kWc). Si vous disposez d’une installation solaire d’une puissance de 3 kWc (soit environ 7 panneaux solaires monocristallins), vous pouvez donc chaque année produire entre 2 400 et 4 500 kWh⁴. Admettons que vous revendiez 1 000 kWh de cette production, vous pouvez toucher 40 € à l’année et le tout, sans rien faire de plus et en faisant baisser en flèche le montant de vos factures d’électricité. En effet, si la somme n’est pas énorme, celle-ci, combinée aux économies réalisées grâce à l’autoconsommation peut participer à réduire la facture énergétique globale.
Pour maximiser leurs gains récoltés grâce à votre installation solaire, certains choisissent aussi d’investir dans une batterie de stockage solaire, pour stocker et consommer leur propre production plutôt que de la vendre à bas prix. Bref, revendre son surplus, c’est bien, mais consommer au maximum son énergie, c’est encore mieux pour le portefeuille et la planète.
Qu'est-ce qui fait que le tarif de vente de ce surplus baisse ?
Même si elle reste intéressante, on ne pas se le cacher : la rentabilité de la revente du surplus d’électricité solaire a pris du plomb dans l’aile. On a ainsi de quoi supposer qu’une telle dégringolade réduit la rentabilité d’un investissement dans les panneaux photovoltaïques. En réalité, cette évolution est logique et même positive sur plusieurs aspects.
Tout d’abord, il convient de noter que le coût des équipements solaires a énormément chuté ces dernières années. Il est désormais beaucoup moins coûteux de se lancer dans un projet solaire qu’il y a dix ans. Les prix des installations ont nettement chuté, puisque cette démocratisation du matériel a rendu le renouvelable accessible à un plus grand nombre de consommateurs. Un péhnomène qui a entraîné une explosion du nombre de dispositifs photovoltaïques à travers le pays. Résultat : la production d’électricité solaire a beaucoup augmenté, parfois même au point de créer une surproduction locale. Dans ce contexte, dans lequel il est devenu facile et accessible d’installer des panneaux solaires, maintenir des tarifs de rachat très élevés ne serait plus soutenable économiquement pour le système énergétique.
Ensuite, la politique énergétique a évolué. L’État pousse aujourd’hui davantage vers l’autoconsommation avec revente de surplus, plutôt que la vente totale de toute l’électricité produite. Cela signifie que vous utilisez d’abord votre propre énergie, ce qui réduit votre facture d’électricité, et ne revendez que ce que vous ne consommez pas. Ce modèle favorise une gestion plus locale et intelligente de l’énergie, diminue les pertes sur le réseau et encourage les particuliers à devenir acteurs de leur consommation.
Cette nouvelle approche peut sembler moins rémunératrice à court terme, car le tarif de rachat du surplus est plus faible qu’auparavant. Toutefois, elle est compensée par des avantages indirects, comme la réduction de la TVA sur les équipements, qui rend l’investissement initial plus abordable. En effet, à compter du 1er octobre 2025, la TVA appliquée à l’installation de panneaux photovoltaïques d’une puissance inférieure à 9 kWc passera à 5,5 %. Actuellement, ce taux est de 10 % pour les installations jusqu’à 3 kWc, et de 20 % pour celles dépassant cette puissance. Cette mesure est inscrite dans la loi de finances 2025, et un arrêté ministériel viendra bientôt préciser les modalités exactes d’application de ce nouveau taux réduit¹.
En consommant soi-même une bonne partie de l’électricité produite, on réduit aussi sa dépendance au réseau et donc ses dépenses énergétiques. En somme, la baisse des tarifs de rachat reflète une évolution saine du marché solaire. Elle accompagne la transition vers un modèle plus durable, où l’autoconsommation prime, et où chaque particulier peut agir concrètement pour réduire son impact environnemental tout en maîtrisant ses coûts. Pas de panique, donc, cette baisse est plutôt une bonne nouvelle déguisée pour celles et ceux qui veulent s’engager dans le photovoltaïque de manière intelligente et rentable sur le long terme.
Récap’ : quelles autres nouveautés depuis l’arrêté du 26 mars 2025 ?
Pour celles et ceux que ça intéresse, on profite également de cet article pour vous préciser les quelques évolutions supplémentaires et nouvelles conditions tarifaires ou réglementaires introduites en 2025 en matière de solaire photovoltaïque !
- Un nouveau tarif d’achat pour les grandes installations (> 100 kWc) : pour une installation de production solaire de plus de 100 kWc, le tarif d’achat en vente totale fixé à 95 €/MWh. Ce tarif reste valable jusqu’au 1er juillet 2025, après quoi il commencera à diminuer progressivement, jusqu’à ce que les nouveaux appels d’offres simplifiés (AOS) entrent en vigueur.
- Une garantie financière obligatoire pour les projets importants : désormais, pour la mise en service de tout projet photovoltaïque supérieur à 100 kWc, une garantie financière de 10 000 € est exigée. Cette garantie vise à éviter les abandons de projets. Pour la fournir, le porteur peut choisir entre une consignation auprès de la Caisse des Dépôts ou une garantie bancaire à première demande. Bonne nouvelle : les collectivités territoriales sont exemptées de cette obligation.
- Des appel d’offres simplifiés (AOS) à venir : à l’été ou à la rentrée 2025, un système d’appel d’offres simplifié sera lancé. Ce dispositif mettra fin à l’obligation pour EDF OA d’acheter l’électricité produite par les installations de puissance supérieure à 100 kWc, ouvrant la voie à une nouvelle organisation du marché.
- Vers plus de résilience industrielle : un nouveau critère européen va progressivement s’imposer pour favoriser la robustesse et la durabilité des équipements. Dès juillet 2026, ce sera le cas pour les modules photovoltaïques, puis à partir de janvier 2028 pour les cellules photovoltaïques. L’objectif ? Soutenir une production plus locale, fiable et respectueuse des normes européennes⁵.
Ces nouveautés reflètent l’évolution rapide du secteur solaire, qui se structure pour répondre aux enjeux techniques, économiques et environnementaux de demain !
Un projet solaire ?
Envie de vous lancer dans l’autoconsommation photovoltaïque ? Ohm Solaire vous accompagne dans votre démarche.
Sources
- Service-Public.fr – Obligation d’installer des panneaux solaires sur certains bâtiments à partir de 2025
- Légifrance – Texte officiel relatif à l’obligation solaire pour les parkings
- Commission de Régulation de l’Énergie – Nouveaux tarifs et primes pour le photovoltaïque sur bâtiment
- Otovo – Rendement d’un panneau solaire : ce qu’il faut savoir
- Les Énergies Renouvelables – Tarif de rachat de l’électricité photovoltaïque : explications