Chauffage au bois : ce qu'il faut savoir sur les interdictions à venir

Depuis quelques semaines, c’est l’inquiétude qui gronde parmi les quelques 7,4 millions de ménages équipés d’un appareil de chauffage au bois¹ : l’interdiction serait proche ! Alors trêve de suspense, on vous répond tout de suite… Non, le chauffage au bois ne sera pas interdit en 2027. Cependant, quelques ajustements réglementaires entreront bel et bien en vigueur sous peu. Alors, pour ne rien manquer des futures règles qui encadreront très bientôt la troisième source de chauffage de l’Hexagone, on fait le point. Chauffage au bois : qu’est-ce qui va changer ?

Sommaire

À retenir

  • Le chauffage au bois ne sera pas interdit en 2027 : la norme Ecodesign concernera uniquement les nouveaux appareils vendus en Europe.
  • Les foyers ouverts et vieux modèles polluants sont les seuls visés par des restrictions locales, comme en Haute-Savoie ou en Isère dès 2026.
  • Le label Flamme Verte garantit des appareils performants, éligibles aux aides publiques.
  • Bois sec, entretien régulier et allumage propre : les bons réflexes pour un chauffage plus écolo.

Chauffage au bois : ce qu’il faut vraiment savoir sur les interdictions à venir

Non, les poêles, chaudières et autres appareils de chauffage au bois ne seront pas interdits à la vente dans l’Union européenne en 2027. Ces derniers mois, de nombreux articles, publiés çà et là, ont semé le doute, à grand renfort de titres alarmistes, laissant croire à une interdiction totale.

En réalité, la rumeur vient d’un projet de loi de la Commission européenne, publié début 2025, qui vise à renforcer la norme européenne « Ecodesign ». Cette norme encadre la conception des appareils de chauffage au bois vendus sur le marché européen.

Et c’est là le point clé : Ecodesign ne concernera que les appareils mis sur le marché, pas ceux déjà installés. Autrement dit, personne ne viendra démonter votre poêle existant.

Ce texte vise surtout à améliorer les performances énergétiques et à réduire les émissions de polluants — comme le monoxyde de carbone (CO), les oxydes d’azote (NOx), les composés organiques volatiles (COV) ou encore les particules fines.

Des exigences proches, en réalité, de celles du label Flamme Verte, bien connu en France et développé par le Syndicat des Énergies Renouvelables (SER) et l’ADEME.

Pourtant, à en croire une étude réalisée pour HASE, c’est plus de 51 % des Français qui penseraient à tort que tous les poêles et chaudières à bois seront interdits en 2027². Pourtant, à y regarder de plus près, seules les installations les plus polluantes — notamment les foyers ouverts et les anciens modèles non labellisés — seraient concernées par un retrait progressif.

L’objectif de la réglementation n’est donc pas d’en finir avec le chauffage au bois, mais de le rendre plus propre, plus performant et plus durable.

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Quid d’Ecodesign 2027

Vous l’aurez compris : EcoDesign 2027, c’est la nouvelle évolution de la directive européenne sur l’écoconception. Elle concernera tous les appareils de chauffage au bois (poêles, inserts, chaudières et cuisinières) avec un objectif simple : réduire la pollution de l’air sans sacrifier le confort thermique.

Le feu de cheminée, pas si inoffensif qu’il en a l’air ! 🔥

Faire une flambée dans sa cheminée, c’est convivial… mais pas neutre pour l’air qu’on respire. La combustion du bois dégage beaucoup de particules fines, ces petites poussières invisibles (PM10 et PM2,5) capables de pénétrer profondément dans les voies respiratoires.

En Île-de-France, le chauffage au bois représente à lui seul 86 % des émissions de PM10 et 87 % des PM2,5 du secteur résidentiel, alors qu’il ne couvre que 6 % des besoins énergétiques (source : Airparif, Bilan des émissions 2021).

Résultat : le secteur résidentiel est la première source de particules fines de la région, avec 34 % des émissions de PM10 et 54 % des PM2,5 à lui tout seul³. D’où la nécessité d’imposer de nouvelles réglementations.

Concrètement, à partir du 1er janvier 2027, seuls les modèles respectant des critères de performance très stricts pourront être commercialisés dans l’Union européenne. Chaque appareil devra afficher une étiquette énergétique détaillée, indiquant non seulement son rendement, mais aussi ses niveaux d’émission en monoxyde de carbone (CO), particules fines (PM), oxydes d’azote (NOx) et composés organiques volatils (COV).

En cas de pics de pollution, les appareils non conformes déjà installés pourraient faire l’objet de restrictions temporaires d’usage. Alors, quelles devraient être les exigences clés de la norme EcoDesign 2027 :

  • Rendement énergétique minimal de 75 % pour les poêles à bois.
  • Émissions de particules fines limitées à 40 mg/m³ pour les appareils indépendants.
  • Émissions de monoxyde de carbone inférieures à 1500 mg/m³.
  • Respect des seuils d’émission fixés pour les NOx et les COV⁴.

Cette évolution vise à favoriser des appareils plus propres, plus performants et plus transparents, tout en permettant aux consommateurs de comparer facilement les modèles. 💡 Notez cependant que face à la levée de bouclier des professionnels du secteur du bois, le projet de remaniement de la loi risque bien d’être révisé d’ici à sa mise en service, en 2027⁵.

À lire aussi : Pollution liée au chauffage au bois : quel impact, comment la limiter et quel appareil choisir ?

Ce qui est déjà interdit ou encadré en matière de chauffage au bois

Si le chauffage au bois n’est pour l’heure pas menacé d’interdiction en France, cela ne signifie pas qu’il n’existe pas d’ores et déjà plusieurs mesures. Leur objectif ? Mieux encadrer l’usage de ce combustible et réduire les émissions de particules fines, aujourd’hui responsables de plus de 40 % de la pollution aux PM2,5 du pays.

Les foyers ouverts : premiers visés

Les cheminées à foyer ouvert sont clairement dans le viseur des pouvoirs publics. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2022, leur utilisation est par exemple interdite dans la Vallée de l’Arve, en Haute-Savoie, un territoire particulièrement touché par la pollution hivernale.

Cette interdiction locale fait figure d’exemple : dans toutes les zones PPA (Plans de Protection de l’Atmosphère), les préfets peuvent prendre des arrêtés pour interdire l’usage d’appareils anciens ou très émetteurs, notamment les foyers ouverts. D’ailleurs, à compter du 1er janvier 2026, ce sont pas moins de 174 communes d’Isère qui suivront le pas : les communes des Communautés de communes de Bièvre Est, de Bièvre Isère Communauté, de Saint-Marcellin Vercors Isère Communauté, du Trièves et des Vals du Dauphiné se verront, elles aussi, interdites de foyer ouvert⁷.

La loi Climat et Résilience fixe d’ailleurs un cap clair : réduire de 50 % les émissions de particules fines liées au chauffage au bois d’ici à 2030 dans ces zones sensibles⁵.

Puis-je encore utiliser ma cheminée à foyer ouvert ?

Pour savoir si votre commune est concernée par l’interdiction des cheminées à foyer ouvert, consultez le site de votre préfecture ou celui de votre DREAL régionale, qui précise les zones à restrictions et les réglementations locales sur le chauffage au bois.

Les vieux appareils sortis du marché

Depuis le 1er janvier 2022, les appareils de chauffage au bois qui ne respectent pas la norme européenne Ecodesign ne peuvent plus être commercialisés.

Autrement dit : les poêles, inserts et chaudières trop anciens ou trop polluants ne sont plus vendus légalement en Europe.

En parallèle, le label Flamme Verte 7 étoiles s’est imposé comme la référence minimale pour identifier les équipements performants. C’est aussi une condition indispensable pour bénéficier d’aides comme MaPrimeRénov’, les CEE ou les fonds Air Bois.

Le label Flamme Verte, c’est quoi ?

Créé en 2000 par l’ADEME et les professionnels du secteur, le label Flamme Verte distingue les appareils de chauffage au bois performants : poêles, inserts, cuisinières et chaudières. Il garantit un haut rendement énergétique et de faibles émissions polluantes, vérifiés par des tests en laboratoires indépendants.

Depuis 2020, seuls les appareils équivalents à l’ancienne classe 7 étoiles peuvent être labellisés⁸.

Résultat : des équipements plus économes, plus propres et éligibles à toutes les aides publiques.

Un entretien obligatoire et bientôt mieux encadré

L’entretien des appareils de chauffage au bois, quant à lui, n’est pas une option :

  • Le ramonage doit être effectué au moins une fois par an, souvent deux selon les départements.
  • Il permet d’éviter les incendies, de limiter les émissions polluantes et d’assurer un meilleur rendement.

Le gouvernement prévoit d’aller plus loin en intégrant cette obligation dans le Code de l’environnement, afin d’uniformiser les pratiques à l’échelle nationale.

Les professionnels du ramonage joueront aussi un rôle de sensibilisation, en informant les usagers sur les bonnes pratiques et les aides disponibles pour moderniser leur installation.

Le bois de chauffage, sous surveillance

Autre source majeure de pollution : le bois humide ou mal préparé. En effet, le bois que l’on brûle a un impact direct sur la qualité de l’air. Un bois trop humide ou mal séché dégage nettement plus de particules fines qu’un bois bien sec.

C’est pourquoi le Plan d’action national sur le chauffage au bois, lancé en 2021 par le ministère de la Transition écologique, prévoit d’interdire la vente de bois contenant plus de 20 % d’humidité.

Les vendeurs devront garantir que le bois est prêt à l’emploi ou, à défaut, informer clairement l’acheteur du temps de séchage nécessaire avant utilisation.

Cette mesure, issue de la loi Climat et Résilience, pourrait réduire jusqu’à 75 % les émissions de particules fines par rapport à un bois mal séché⁶.

Des mentions obligatoires dans le DPE

Depuis l’arrêté du 31 mars 2021, les cheminées à foyer ouvert doivent être signalées dans le Diagnostic de performance énergétique (DPE). Celui-ci mentionne désormais que :

« L’utilisation, même occasionnelle, d’une cheminée à foyer ouvert est source de gaspillage énergétique et présente de forts impacts sur la qualité de l’air.⁶ »

Le DPE peut également recommander le remplacement du foyer ouvert par un insert ou un poêle moderne, bien plus performants.

Pour résumer, aujourd’hui, les interdictions concernent donc certains appareils très anciens, les foyers ouverts dans les zones les plus polluées, et les équipements non conformes aux normes européennes.

Le cadre réglementaire évolue vers un objectif simple : garder le bois comme une énergie locale et renouvelable, mais réduire au maximum ses effets sur la qualité de l’air.

Chauffage au bois : les conseils d'Ohm Énergie pour l’utiliser de façon écolo

Les nouvelles réglementations l’ont bien montré : le chauffage au bois n’est pas près de disparaître, mais son usage doit devenir plus responsable.

Au-delà des normes et des interdictions locales, chacun peut agir à son échelle pour réduire les émissions de polluants, améliorer le rendement de son appareil et préserver la qualité de l’air.

Quid des quelques gestes simples pour profiter pleinement de votre poêle ou de votre cheminée, sans nuire à l’environnement !

Choisir un appareil performant

Privilégiez un poêle ou insert labellisé Flamme Verte, gage d’un haut rendement et de faibles émissions de particules. Un appareil récent consomme jusqu’à 30 % de bois en moins qu’un modèle ancien, tout en produisant la même chaleur. Résultat : des économies en plus et des particules fines en moins 😉

Et si vous voulez faire encore plus d’économies lors des pics de froid, vous pouvez aussi opter pour une astuce de taille : choisir un nouveau fournisseur d’électricité pour votre chauffage ! Eh oui, le bois, ce n’est pas tout. Pour alimenter votre foyer en énergie à bas prix, vous pouvez choisir une offre moins chère. Ohm Énergie, c’est la garantie de faire des économies !

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Utiliser du bois bien sec

Un bois sec (moins de 20 % d’humidité) brûle mieux, chauffe davantage et émet quatre fois moins de particules fines qu’un bois humide.

Pour reconnaître un bon bois : il est fendu, léger, à l’écorce craquelée et stocké à l’abri de l’humidité pendant au moins deux ans. Un meilleur bois de chauffage = une performance au poil !

Comment savoir si votre bois est bien sec ?

Un bois trop humide brûle mal, encrasse votre appareil et émet beaucoup plus de fumée. Vous pouvez vous fier à l’étiquette du vendeur : la mention « prêt à l’emploi » ou « prêt à brûler » garantit un taux d’humidité conforme. À l’œil nu, un bois bien sec est plus léger, son écorce se décolle facilement, il présente des fentes et produit un son clair quand on cogne deux bûches entre elles. Pour être sûr, il existe aussi des humidimètres, petits appareils vendus en magasin de bricolage, qui mesurent directement le taux d’humidité du bois !

Allumer son feu « par le haut »

L’allumage inversé, qui consiste à placer les petits bois en haut et les bûches plus grosses en dessous, favorise une combustion progressive et propre.

Ce geste simple limite la fumée, réduit la pollution et améliore le rendement de votre appareil.

Entretenir régulièrement son installation

Un ramonage une à deux fois par an est obligatoire, mais aussi essentiel pour éviter les dépôts de suie et maintenir de bonnes performances.

Nettoyez régulièrement les vitres et les conduits pour assurer une meilleure circulation de l’air.

Adapter son usage en période de pollution

Lors des pics de pollution, limitez les flambées d’agrément et utilisez votre appareil uniquement pour le chauffage.

Certaines communes peuvent restreindre temporairement l’usage des foyers ouverts pendant ces épisodes : renseignez-vous auprès de votre préfecture.

Pour connaître les pics de pollution, quelques clics suffisent : rendez-vous sur le site de Prev’air.

En somme, pas de panique : le chauffage au bois a encore de beaux jours devant lui. Ce qui change, ce n’est pas sa place dans nos foyers, mais la manière dont on l’utilise. En modernisant les appareils, en choisissant un bois bien sec et en entretenant correctement son installation, on peut continuer à profiter de la chaleur douce d’un feu de bois tout en respirant un air plus sain.

L’idée n’est donc pas d’éteindre nos poêles, mais de faire évoluer nos habitudes pour que le bois reste une énergie locale, renouvelable et respectueuse de l’environnement !

¹SDES – La consommation de bois-énergie des ménages – Données de l’enquête nationale logement 2020
²HASE – Le chauffage au bois interdit ? Les Français mal informés sur la réglementation 2027
³DRIEAT Île-de-France – Le chauffage au bois : un fort impact sur la qualité de l’air
Boireduc – Norme EcoDesign 2027 : quelles conséquences pour le chauffage bois ?
UFC QueChoisir – Non, le chauffage au bois ne sera pas interdit
MTE – Réduction des émissions issues du chauffage au bois en France
Préfet de l’Isère – Protéger la santé publique : Interdiction des chauffages bois à foyers ouverts sur 174 communes en Isère à compter du 1er janvier 2026
Flamme Verte – Le label Flamme Verte

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