COP30 : Ce qu’il faut vraiment retenir de la Conférence de Belém
La COP30 portait bien des espoirs : celui d’un engagement clair vers la fin des énergies fossiles, celui d’actions enfin à la hauteur pour contenir le changement climatique, et celui d’un soutien réel aux populations déjà frappées par les catastrophes naturelles. Mais la conférence a-t-elle tenu ses promesses ? Ohm Energie vous résume l’essentiel de ce qu’il faut comprendre et retenir de cette COP30 décisive.
Sommaire
En résumé
- La COP30, qui s’est tenue du 10 au 21 novembre 2025 à Belém au Brésil sous la présidence d’André Corrêa do Lago, visait à renforcer les engagements climatiques pour limiter le réchauffement à +1,5 °C (Accord de Paris) et soutenir les populations vulnérables face aux changements climatiques.
- La conférence a rappelé l’urgence du réchauffement climatique, avec les onze dernières années parmi les plus chaudes depuis 176 ans et des catastrophes entraînant 43 milliards d’euros de pertes de production en Europe en 2025.
- Les énergies fossiles représentaient encore 80 % de l’approvisionnement mondial en 2024, le charbon seul générant 42 % des émissions mondiales. Pourtant, la COP30 n’a pas inscrit de feuille de route contraignante pour leur sortie (ou réduction des émissions) ni pour la déforestation.
- Le texte final prévoit de mobiliser 1 300 milliards de dollars par an, de tripler les financements pour l’adaptation d’ici 2035, d’activer le fonds pour pertes et dommages et de lancer des dialogues sur le commerce mondial, mais les ambitions sur la transition énergétique restent limitées.
Qu’est-ce que la COP ?
La COP est l’acronyme pour “Conférence des Parties”. Il s’agit du principal organe de décision de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), un traité environnemental international établi en 1994 pour mettre en place un mécanisme de négociation sur le climat.
La première COP est née en 1992 à Rio de Janeiro. Cette année-là, 154 États ont signé un accord révolutionnaire : reconnaître officiellement que le climat se réchauffe… et que nous (les Hommes) y sommes pour quelque chose.
Depuis, chaque année (soit 30 ans), les 198 Parties à la Convention (soit les 197 pays et l’Union européenne qui sont signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) se réunissent pour faire le point sur l’application de la Convention, négocier de nouveaux engagements climatiques, puis présenter un texte final.
Le saviez-vous ?
L’Union européenne parle d’une seule voix lors des COP !
Quand et où se passe la COP30 ?
La COP30 a eut lieu à Belém, au Brésil du 10 au 21 novembre 2025. Pour la première fois, une COP s’est tenue aux portes de l’Amazonie, comme un rappel : protéger les forêts est plus que jamais une urgence.
La 30e COP a été dirigée par André Corrêa do Lago, secrétaire du Climat, de l’Énergie et de l’Environnement au ministère des Affaires étrangères qui a eu une longue carrière dans la diplomatie (il était le principal négociateur brésilien lors des COP28 et COP29).
Des dirigeants du monde entier, des scientifiques, des activistes, des diplomates, des représentants des peuples autochtones et des communautés touchées par la crise climatique étaient également présents.
Quelles sont les urgences de la COP30 ?
La communauté internationale avait les yeux braqués sur des sujets brûlants.
Le réchauffement climatique
Difficile d’ouvrir la COP30 sans regarder la réalité en face, déjà largement documentée par les rapports du GIEC : la planète est en surchauffe.
Selon le bilan annuel de l’ONU sur l’état du climat mondial présenté à l’ouverture du sommet des dirigeants de la 30ᵉ conférence sur le climat à Belém (Brésil), les onze dernières années (2015‑2025) sont les plus chaudes depuis 176 ans de relevés, avec les trois dernières années occupant les premières places du classement.¹
Autrement dit, nous flirtons dangereusement avec la limite de 1,5 °C (ce seuil censé nous préserver du pire).
Sortie des énergies fossiles et développement des énergies renouvelables
Autre urgence, tout aussi brûlante : se libérer des énergies fossiles.
Sauf que la COP29 avait déjà échoué à inscrire noir sur blanc une référence à la « transition » permettant d’en sortir. En effet, la dernière COP qui a eut lieu à Bakou n’a même pas fait mention des combustibles fossiles. Ces derniers ne sont apparus qu’implicitement dans les rappels de l’accord adopté lors de la COP28. Un comble pour une conférence sur le climat ! Et une absence vécue comme un recul mondial. Et pour cause : tant que les énergies fossiles dominent, la trajectoire climatique reste impossible à tenir.
En effet, en 2024, le monde tournait toujours à 80 % grâce au pétrole, au gaz et au charbon². Trois combustibles dont la combustion alimente le réchauffement climatique.
Le charbon reste le pire élève, responsable à lui seul de 42 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Viennent ensuite le pétrole (30 %) puis le gaz naturel (20 %). Au-delà du CO₂, ces énergies libèrent aussi des polluants atmosphériques (particules fines, oxydes divers ) qui abîment les poumons autant que le climat.
À Belém, la question n’était donc pas seulement écologique : elle était existentielle. Peut-on vraiment viser +1,5 °C tout en laissant les énergies fossiles hors du débat ?
Protection des populations vulnérables et financement climatique
2025 a également été une année marquée par des événements climatiques violents : cyclones plus intenses, tempêtes inhabituelles, inondations à répétition. L’Université de Mannheim, associée à des économistes de la Banque centrale européenne, a estimé que ces catastrophes ont coûté 43 milliards d’euros de pertes de production rien qu’en Union européenne en 2025³. Derrière ces chiffres, il y a aussi des visages, des familles ruinées par des inondations, des régions entières rendues inhabitables.
Comment protéger ceux qui paient le prix fort alors qu’ils sont parmi les moins responsables des émissions ? Comment faire contribuer davantage les grands pollueurs à l’effort collectif ?
La réduction de la déforestation
Enfin, difficile d’organiser la COP30 près de l’Amazonie sans aborder son autre urgence : la déforestation.
À quelques kilomètres des conférenciers, la forêt continue de reculer, grignotée par l’exploitation illégale, l’agro-industrie et le manque de moyens pour la protéger.
L’Amazonie, puits de carbone colossal et sanctuaire de biodiversité, est au cœur des équilibres climatiques mondiaux. Chaque arbre disparu affaiblit sa capacité à absorber du gaz à effet de serre (CO₂), tout en accélérant l’effondrement de milliers d’espèces.
Le bilan de la COP30
Le bilan de la COP30 est mitigé, surtout en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre liées aux énergies fossiles. On vous explique.
Une COP30 historique
La COP30 était la première conférence depuis que le réchauffement mondial a franchi la barre des 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, seuil fixé lors de la COP21 à Paris (l’Accord de Paris) et jugé déterminant pour prévenir les impacts les plus dramatiques du changement climatique.
Le sommet de Belém n’a par ailleurs pas été de tout repos, puisqu’il a été interrompu brièvement par un incendie dans les locaux.
Finalement, après deux semaines intenses, un texte a émergé⁴ : il prévoit de mobiliser 1 300 milliards de dollars par an, de tripler les financements pour l’adaptation au changement climatique d’ici 2035, d’activer définitivement le fonds pour pertes et dommages décidés lors de la COP28. Surtout, il reconnaît officiellement le danger de la désinformation climatique, et prévoit de lutter contre ses dérives.
Sur le terrain diplomatique, un autre gagnant a émergé, au détriment de l’Union européenne : la Chine, qui a obtenu l’instauration d’un dialogue inédit sur le commerce mondial. Une manière de pousser contre les taxes carbone aux frontières qui inquiètent les pays exportateurs.
Zoom sur l’accord de Paris
L’Accord de Paris est le texte fondateur de la lutte internationale contre le changement climatique. Adopté le 12 décembre 2015 par 196 pays lors de la COP21 à Paris, il est officiellement entré en vigueur le 4 novembre 2016. Son ambition est claire : garder la hausse des températures mondiales sous les 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, tout en visant autant que possible de limiter ce réchauffement à 1,5 °C.
Une COP30 néanmoins décevante
Car c’est là que les espoirs se sont heurtés au réel. Malgré les appels de l’Union européenne, de la France et de près de 80 pays, aucune feuille de route n’a été inscrite pour organiser la sortie des énergies fossiles et le développement massif des énergies renouvelables. Un manque d’ambition qui a fait grincer bien des dents.
Monique Barbut, ministre française de la Transition écologique, l’a dit sans détour⁵ : « En l’état actuel, [le texte] est juste inacceptable. Ce n’est pas possible de partir avec un texte final [n’incluant pas un mot sur les fossiles et la déforestation]. ». Mais la France comme l’Europe ont dû plier.
Autre grand absent : un plan clair contre la déforestation, pourtant souhaité par près de 90 pays. Ironie du sort pour une COP qui se tenait littéralement aux portes de l’Amazonie.
Pourquoi une COP si pauvre en engagements forts ?
Plusieurs explications sont possibles.
Des tensions géopolitiques qui fragilisent le consensus
Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, l’a rappelé⁶ : les COP reposent sur le consensus. Mais dans un monde multipolaire marqué par conflits, tensions géopolitiques et méfiance entre le Nord et le Sud, parvenir à un accord global reste un exploit. Les engagements de l’accord de Paris, adoptés il y a dix ans, n’ont pas bénéficié du sursaut nécessaire pour accélérer leur mise en œuvre.
Des pays émergents en quête de financements
Pour beaucoup de pays en développement, la priorité à Belém n’était pas la sortie des fossiles, mais la survie économique. Comment demander une transition juste à des États qui manquent déjà de moyens pour reconstruire après chaque catastrophe climatique ? Ils ont réclamé davantage de financements, et la COP leur en a livré une partie, mais c’est loin de suffire.
Un espoir de développement durable malgré tout ?
À la clôture, André Corrêa do Lago a admis les limites de l’accord⁶ : « Nous savons que certains d’entre vous avaient des ambitions plus grandes ».
La présidence brésilienne a annoncé deux nouvelles feuilles de route (volontaires, certes mais réelles) pour contenir le changement climatique : une pour la sortie des combustibles fossiles, une autre en faveur de la réduction de la déforestation. De quoi donner un peu d’air, ou du moins un souffle d’espoir, avant la COP31.
Les bonnes nouvelles de la COP30
Malgré un résultat global plutôt timide, plusieurs avancées positives ressortent de la COP30 :
- l’engagement de tripler les financements dédiés à l’adaptation climatique d’ici 2035, destiné à soutenir les pays les plus vulnérables face aux impacts du dérèglement climatique ;
- la reconnaissance du principe de “transition juste” (le Belem Action Mechanism (BAM)), avec un renforcement de l’appui aux travailleurs et aux territoires touchés par la transformation énergétique ;
- l’adoption par plusieurs États, dont la France, d’une Déclaration pour l’intégrité de l’information sur le climat visant à lutter contre la désinformation ;
- la création d’une task force dédiée aux océans pour mieux intégrer les enjeux marins dans les politiques climatiques ;
- enfin, le maintien d’un cadre de coopération multilatérale, qui, malgré les tensions géopolitiques, permet de préserver un espace de dialogue et d’action collective pour le climat.
Chez Ohm Énergie, nous sommes convaincus que l’énergie est l’un des leviers les plus puissants pour lutter à la fois contre le réchauffement climatique et contre les inégalités sociales. C’est pour cela que nous proposons une électricité moins chère, avec en option une énergie verte 100% française.
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Sources
- ¹ Le Monde : 2025 sera la deuxième ou troisième année la plus chaude jamais enregistrée
- ² Vie publique : les énergies fossiles
- ³ Courrier international : Les catastrophes climatiques de l’été coûtent des milliards à l’économie européenne
- ⁴ Nations unies : COP30 à Belém : le financement climatique renforcé, la sortie des combustibles fossiles reste à tracer
- ⁵Reporterre : Coup de force à la COP30 : énergies fossiles et déforestation exclus d’un accord décevant
- ⁶ Le Monde : COP30 : les Etats s’accordent au Brésil sur un texte minimal, sans mentionner explicitement la sortie des énergies fossiles
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