Au côté de l’hydrogène vert, l’hydrogène blanc figure comme une ressource énergétique d’avenir. La raison ? Il est propre et procure des avantages majeurs à plusieurs égards. Mais savez-vous ce qu’est l’hydrogène blanc au fait ? Vous avez peut-être lu, vu ou entendu des récentes nouvelles à son sujet sans pour autant savoir exactement ce que c’est. Normal, l’hydrogène blanc est tout neuf ou presque. Alors, pour dissiper le brouillard à son sujet, on vous dit ce qu’il faut savoir !

L’hydrogène blanc, un hydrogène naturel

On l’appelle aussi bien hydrogène blanc qu’hydrogène natif. À l’inverse de ses compères, il s’est formé naturellement. Car vous l’aurez certainement remarqué, toutes les couleurs de l’arc-en-ciel ou presque existent côté hydrogène :

  • L’hydrogène gris, produit en utilisant du charbon, du pétrole ou du gaz ;
  • L’hydrogène vert, produit grâce à l’électrolyse de l’eau en employant de l’électricité renouvelable ;
  • L’hydrogène jaune, provenant lui aussi d’une réaction avec de l’électricité, mais nucléaire.

L’hydrogène blanc est natif, dans le sens où il s’est naturellement formé dans les sous-sols, à l’instar du gaz. Des travaux sont encore en cours du côté des scientifiques pour préciser le phénomène qui le produit, mais la piste retenue demeure celle d’une réaction naturelle. La réaction des roches au contact de l’eau engendrerait l’oxydation du fer, ce qui créerait et libérerait l’hydrogène.

Cette formation naturelle lui procure un avantage décisif face à l’hydrogène gris : il n’émet aucun gaz à effet de serre en phase de formation. Ce qui, rappelons-le, n’est pas du tout le cas de l’hydrogène gris, qui représente pour l’heure 95% de la production mondiale. L’hydrogène gris génère des quantités colossales de CO² en phase de production, atténuant énormément ses avantages à l’utilisation. Car qu’il soit vert, jaune, gris ou blanc, l’hydrogène, c’est 0 CO² à l’utilisation, 0 gaz à effet de serre et 0 particule fine, juste de la vapeur d’eau !

L’hydrogène blanc, le début d’une belle histoire !

L’hydrogène blanc – ou hydrogène natif – est au cœur de l’actualité énergétique et économique française depuis quelque temps seulement. La raison : un gisement colossal a été découvert en Moselle. Cela faisait plusieurs années que des scientifiques menaient des recherches pour identifier des gisements de méthane dans le bassin minier du puits de Foschviller. Sauf que ce n’est pas du méthane qu’ils ont trouvé, mais de l’hydrogène natif, par surprise. Et quelle bonne surprise, car les stocks s’avèreraient gigantesques : 46 millions de tonnes ! À titre de comparaison, ce seul gisement d’hydrogène représenterait à lui-seul plus de 50% de la production mondiale annuelle d’hydrogène gris ! Il reste encore à confirmer la quantité exacte, d’où l’emploi du conditionnel, mais une chose est sûre : il s’agit bien d’hydrogène blanc, et pour des quantités astronomiques !

Les chercheurs ont sitôt déposé une demande de permis d’exploration, afin d’en savoir plus sur ce gisement d’hydrogène natif. Dans un deuxième temps, l’enjeu consistera à déterminer la meilleure technique à employer pour exploiter ce gisement. Il réserve par ailleurs une autre bonne surprise : il pourrait se régénérer tout seul. Au vu de la composition du sol, une fois l’hydrogène blanc extrait, le gisement lorrain aurait la faculté de produire de nouveau de l’hydrogène.

Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, il n’existe pas qu’un seul gisement potentiel en France, mais bien plusieurs. C’est le cas en Auvergne-Rhône-Alpes et dans le département des Pyrénées-Atlantiques où le gouvernement vient d’accorder un permis de recherche sur une zone de près de 230 km². En France, l’hydrogène blanc n’en est qu’au tout début d’une belle histoire ! Les gisements sont potentiellement nombreux et renfermeraient des quantités massives !

Mais ailleurs dans le monde également, il existe de nombreux gisements d’hydrogène natif, sur tous les continents ou presque, que cela soit sous la terre ou sous les océans. Le seul à être en phase d’exploitation se trouve au Mali, dans le village de Bourakébougou. Là-bas, un gisement crache du gaz contenant 97% d’hydrogène depuis une trentaine d’années.

Les avantages économiques et énergétiques de l’hydrogène natif

Des avantages énergétiques majeurs pour l’hydrogène blanc

L’hydrogène blanc présente des intérêts énergétiques considérables, au même titre que l’hydrogène vert. La raison : il émet, rappelons-le, 0% de CO² et de gaz à effet de serre lorsqu’on l’utilise. Aussi, n’étant produit au sein de centrales thermiques comme l’hydrogène gris, il s’agit donc d’une énergie décarbonée ! Mais pour qu’il le soit sur toute la ligne, vous nous direz qu’il reste tout de même une étape : le transport. Oui, mais si les gisements présents en France sont exploités – et ils le seront ! – la question du transport devient anecdotique ou presque. Cet hydrogène ne traversera pas les océans, ne parcourra pas d’innombrables kilomètres par camions… Ce sera du local !

L’hydrogène séduit également par la polyvalence de ses usages :

  • Dans les transports, pour alimenter en énergie les voitures, les bus, mais aussi les trains – un premier TER hydrogène a été mis en service – et à bientôt même les avions !
  • Dans l’industrie, un secteur qui consomme énormément d’hydrogène gris pour l’heure. Chimie, sidérurgie, fabrication de toutes sortes, fonderie… L’industrie utilise depuis des décennies de l’hydrogène. Aussi, en remplaçant l’hydrogène industriel gris par de l’hydrogène blanc, le secteur réussirait à décarboner son activité de façon spectaculaire ;
  • Dans le parc résidentiel pour alimenter un système de chauffage ;
  • Dans le mix énergétique de façon plus large, en stockant l’électricité renouvelable, grâce à des techniques en cours de perfection.

Un avantage économique

Au niveau économique également, l’hydrogène blanc a tout pour plaire. La première raison : son coût. Extraire cet hydrogène coûterait à première vue deux voire trois fois moins cher que l’hydrogène gris ! Largement de quoi motiver les pouvoirs publics à soutenir le filon en France via des financements massifs !

Vu les quantités gigantesques que les sous-sols français renfermeraient, l’hydrogène blanc participerait activement à réduire nos coûts énergétiques. Pour l’heure, la France achète du gaz et souvent même de l’électricité à des pays voisins, voire lointains. Parvenir à intégrer l’hydrogène blanc au sein de notre mix énergétique permettrait de participer à une indépendance énergétique, en plus de réduire notre empreinte carbone. À la clé, en détenant une énergie abondante et bon marché, les prix pour les consommateurs seront bien plus attractifs.

Un avenir prometteur pour l’hydrogène natif

Alors, solution miracle ? Pas tout à fait, car l’hydrogène blanc en est qu’à ses balbutiements en France. La principale barrière à ce jour est technique et le défi consiste à répondre à la question : comment l’exploiter ? Malgré tout, il s’agit d’une solution écologique avec un avenir des plus prometteurs. Pour que la France puisse atteindre ses objectifs en termes de neutralité carbone et de transition énergétique, l’hydrogène a un rôle prépondérant à jouer. Il a le superpouvoir de décarboner massivement des secteurs et des activités qui génèrent des quantités encore trop importantes de CO² comme l’industrie et le raffinage de pétrole – pour la production de carburants.

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