L'ARENH : son rôle sur le marché de l'électricité et sa disparition fin 2025

L’ARENH, ou Accès Réglementé à l’Électricité Nucléaire Historique, est un dispositif qui permet aux fournisseurs d’acheter une partie de l’électricité nucléaire produite par EDF à un tarif régulé. Cependant ⚠️, les droits ARENH touchent à leur fin en 2025 ! Si vous avez toujours cru que l’électricité nucléaire était à bas prix grâce à l’ARENH, il est temps de s’adapter, car la donne va changer. À partir de 2026, le fournisseur historique pourra vendre toute son électricité nucléaire sur les marchés et les prix risquent de s’ajuster. Alors, pourquoi et comment ce mécanisme va-t-il disparaître, et qu’est-ce qui va le remplacer ? Décryptage !

Sommaire

Qu'est-ce que l'ARENH et comment fonctionne-t-il ?

Pour faire simple, l’ARENH, ou Accès Réglementé à l’Électricité Nucléaire Historique, est un dispositif mis en place en 2011 en France et destiné à réguler l’accès des fournisseurs d’électricité au parc nucléaire d’EDF. Concrètement, qu’est-ce que ça signifie ? Si depuis 2007, le marché de l’électricité est ouvert à la concurrence (EDF, fournisseur historique, existe toujours bel et bien, mais vous pouvez choisir entre des dizaines d’autres fournisseurs d’électricité), le parc nucléaire, quant à lui, appartient à EDF.

Le saviez-vous ?

Le parc nucléaire d’EDF est composé de pas moins de 18 centrales nucléaires, équipées de 57 réacteurs à eau pressurisée, et 65 % de l’électricité produite dans l’hexagone vient du nucléaire¹.

L’ARENH, c’est donc un système qui permet aux fournisseurs d’acheter une partie de l’électricité produite par les réacteurs nucléaires d’EDF, à un prix fixé par l’État. L’objectif ? Stimuler la concurrence sur le marché de l’électricité. Cet outil de régulation vise à maintenir des prix compétitifs pour les consommateurs, tout en assurant un approvisionnement en électricité stable et sécurisé.

Quels sont la mission et les origines de ce dispositif ?

Comme évoqué un tout petit peu plus haut, le dispositif de l’ARENH a vu le jour dans un contexte de libéralisation du marché de l’électricité en France. Parce que, oui, à cette période, la France n’a d’autre choix que de répondre à la directive européenne sur la libéralisation des marchés énergétiques. Avant cette période, EDF avait un monopole sur la production, mais aussi sur la vente de l’électricité sur l’Hexagone. Résultat, son parc nucléaire était utilisé de manière exclusive pour alimenter ses propres clients. Avec l’ouverture du marché à la concurrence, il a bien fallu créer un mécanisme pour permettre à de nouveaux acteurs d’entrer en jeu sans que cela n’affecte la stabilité des prix. Parce que qui dit « concurrence » dit aussi « partage des ressources ».

En somme, l’ARENH a été créé pour offrir aux fournisseurs alternatifs une possibilité d’accès à l’électricité produite par les centrales nucléaires d’EDF à un tarif avantageux. Exit les risques d’une concentration du marché chez le fournisseur historique, bienvenue à la concurrence. La mission de ce dispositif est donc double : 

  1. Garantir une certaine compétitivité sur le marché ;
  2. Permettre à EDF de maintenir une partie de ses parts de marché, sans pour autant bloquer l’initiative des nouveaux fournisseurs.

Changer de fournisseur d’Énergie, c’est beaucoup plus simple que vous ne le pensez !

Chrono5 min chrono !
Sans engagement !

Quel est le mécanisme de l'Accès Réglementé à l'Électricité Nucléaire Historique ?

Le mécanisme de l’ARENH, instauré par la loi n° 2010-1488 du 7 décembre 2010 portant nouvelle organisation du marché de l’électricité (dite loi NOME), repose sur un principe simple, mais clé : EDF met une partie de sa production d’électricité nucléaire à disposition des fournisseurs d’énergie à un prix régulé. En pratique, EDF doit vendre jusqu’à 100 TWh (terawattheures) d’électricité nucléaire par an, soit environ un quart de la production totale du parc nucléaire français, à un prix fixé par les autorités publiques². Ce prix est censé être attractif pour les autres fournisseurs, histoire de leur permettre de proposer des tarifs compétitifs aux consommateurs tout en garantissant une part de marché à EDF.

Les fournisseurs d’électricité peuvent ainsi acheter cette électricité nucléaire au prix de l’ARENH pour ensuite la revendre à leurs clients. En bref, le cycle de la vie… De l’électricité ! 

Il est à noter toutefois que cette capacité d’achat est limitée. Chaque fournisseur peut obtenir une part de l’ARENH proportionnelle à sa part de marché dans la vente d’électricité en France. Le mécanisme permet donc à chaque acteur du marché de bénéficier d’un accès équitable à cette électricité à tarif compétitif, en échange d’une certaine transparence des prix et une régulation sur les volumes achetés. La boucle est bouclée.

Le prix et le plafond de l'ARENH en 2025

Cette année, rien n’a (encore) changé : le prix de l’ARENH en 2025 est de 42 € / MWh, pour un volume total de 100 TWh.

Notez que la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) – en charge du mécanisme a reçu pour 2025 un total de 135,04 TWh de demandes d’ARENH de la part de 107 fournisseurs en tout. Après vérification, seulement 4 demandes ont été corrigées, ce qui a légèrement influencer le volume d’ARENH, à 134,93 TWh, soit un taux d’attribution de 74,12 %. Le prix de l’électricité quant à lui est donc toujours fixé à 42 €/MWh, avec un volume maximal de 100 TWh alloué. Grande nouvelle cependant : ce sera le dernier guichet ARENH. Eh oui, le mécanisme prendra fin au 31 décembre 2025, bien que la CRE continue de gérer le dispositif jusqu’aux ajustements de prix en 2026.

💡 À noter : le prix et le plafond de l’ARENH ont une incidence directe sur la concurrence sur le marché de l’électricité et sur les tarifs auxquels les consommateurs peuvent s’approvisionner. Si les prix de l’ARENH restent attractifs par rapport aux prix de marché, cela peut favoriser la compétitivité des fournisseurs alternatifs et donc maintenir des prix relativement bas pour les consommateurs. Si ça n’a l’air de rien, comme ça, les droits ARENH est l’affaire de toutes et tous !

Pourquoi et quand ce dispositif va-t-il prendre fin ?

En offrant aux fournisseurs alternatifs un accès privilégié à une partie de l’électricité nucléaire à un prix régulé, l’ARENH visait à créer un environnement compétitif pour les consommateurs tout en permettant à EDF de conserver une part de marché, mais sans nuire à la concurrence. Le hic ? Après plus de 10 ans de bons et loyaux services, l’ARENH a montré certaines limites, particulièrement dans un contexte où les prix de l’énergie fluctuent considérablement et où la transition énergétique vers des sources d’énergie renouvelables devient une priorité. 

Plusieurs raisons expliquent la fin prochaine de l’ARENH :

  • Facteur 1 : le marché a connu de grandes fluctuations, surtout avec la montée des prix de l’électricité sur les marchés de gros.
  • Facteur 2 : l’Union européenne, soucieuse d’une concurrence équitable, a estimé que l’ARENH faussait le marché et a donc remis en cause ce dispositif.
  • Facteur 3 : EDF doit ajuster ses revenus pour financer la maintenance de son parc nucléaire et investir dans le développement des énergies renouvelables.

Le dispositif de l’ARENH prendra fin le 31 décembre 2025. Dès le 1er janvier 2026, l’ARENH sera ainsi remplacé par un mécanisme « de plafonnement des prix ». Il prendra effet « dès lors que les prix d’EDF seront significativement supérieurs au prix d’équilibre moyen de 70 €/MWh », précisait Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, en 2023.

La fin de l’ARENH s’inscrit dans une évolution naturelle du marché de l’électricité français et européen. L’objectif est de favoriser un environnement compétitif plus libre, aligné sur la transition énergétique et les besoins d’un marché en constante évolution.

Qu'est-ce qui va remplacer l'ARENH ?

Pas de panique pour les plus inquiets : la fin de l’ARENH ne sonne pas le glas de la régulation du marché. En effet, Avec la disparition progressive de l’Accès Réglementé à l’Électricité Nucléaire Historique (ARENH), il est légitime de se demander quel dispositif viendra remplacer ce mécanisme qui permettait aux fournisseurs alternatifs d’acheter une partie de l’électricité nucléaire produite par EDF à un prix régulé. Heureusement, le gouvernement a pensé à (presque) tout.

L’idée derrière le remplacement de l’ARENH est avant tout de rééquilibrer le marché, d’offrir des prix plus compétitifs, tout en soutenant la transition vers des énergies renouvelables. Un dispositif semble se profiler : le Versement Universel Nucléaire (VUN).

L'ARENH favorise la concurrence sur le marché de l'électricité français. Découvrez son rôle et par quoi il sera remplacé fin 2025.

Le Versement Universel Nucléaire est un dispositif récemment proposé pour remplacer les droits ARENH qui – vous le savez désormais – régulait jusqu’ici la vente d’électricité nucléaire en France. Le VUN introduit une nouvelle approche pour gérer l’énergie nucléaire produite par EDF et garantir des prix plus compétitifs tout en redistribuant une partie des bénéfices réalisés par EDF aux consommateurs. Mais comment ça marche exactement ? 

Pour commencer, le passage au VNU à partir de 2026, devrait avoir un impact notable sur le marché de l’électricité en France, notamment côté prix. Bien que ce mécanisme ne soit pas encore tout à fait mis en place (et ne fasse pas 100 % l’unanimité), plusieurs éléments permettent d’anticiper ses conséquences sur le coût de l’électricité pour les consommateurs. Ensuite, et pour bien comprendre le principe : quid de l’article 4 du Projet de Loi de Finances 2025 (PLF 2025).

Le principal changement apporté par le VNU réside dans le fait que les fournisseurs d’électricité ne pourront plus acheter une part de l’électricité nucléaire d’EDF à un prix régulé. Alors qu’avec l’ARENH, les alternatifs bénéficiaient d’un tarif relativement bas, fixé à 42 € le MWh, avec le VNU, le prix de l’électricité sera davantage soumis aux fluctuations du marché, car il sera – a priori – plutôt basé sur l’offre et la demande.

Cette évolution pourrait entraîner une hausse des prix pour les consommateurs en 2026, en particulier si les prix de marché sont plus élevés que ceux proposés jusqu’à présent par l’ARENH. En effet, si les fournisseurs doivent acheter leur électricité nucléaire à un prix de marché plus élevé, on peut s’attendre à quelques répercussions sur les factures des consommateurs. À terme, cela pourrait rendre l’électricité plus chère, notamment si les prix de l’électricité sur le marché européen continuent d’augmenter.

Cela dit, l’impact du passage au VNU sur le prix de l’électricité dépendra aussi des mesures de régulation prises par l’État. Le gouvernement pourrait mettre en place des dispositifs de soutien, pour compenser les effets d’une hausse potentielle des prix. En effet, auparavant, c’était votre fournisseur qui profitait d’un approvisionnement à moindre coût grâce à l’ARENH, ce qui lui permettait de proposer des prix plus bas que le tarif réglementé de l’électricité. Désormais, il devra acheter toute son électricité sur le marché, ce qui entraînera des prix plus élevés. Parallèlement, avec le VNU, il est probable que vous bénéficiiez directement de réductions sur votre facture, en fonction des revenus générés par le parc nucléaire historique.

En outre, la régulation du VNU pourrait permettre une répartition plus équitable des coûts, ce qui signifie que l’augmentation des prix ne se fera pas uniquement à cause des prix nucléaires, mais aussi grâce à une meilleure gestion des ressources, une intégration plus poussée des énergies renouvelables et une réduction de l’impact environnemental !

Quel sera l'impact du passage au VNU sur le prix de l'électricité en 2026 ?

Le VNU pourrait favoriser une plus grande concurrence entre les fournisseurs d’électricité. En permettant à ces derniers d’acheter de l’électricité nucléaire à un tarif plus proche du marché (prix spot), le gouvernement espère stimuler une concurrence saine. À court terme, cela pourrait entraîner une augmentation des prix sur les contrats de fourniture, si la concurrence ne compense pas la hausse des coûts d’approvisionnement. À plus long terme, toutefois, la concurrence accrue pourrait pousser les fournisseurs à mieux gérer leurs coûts et à offrir des tarifs plus compétitifs, en intégrant davantage de sources d’énergie renouvelables à leurs offres. Résultat ? Il est possible d’espérer une baisse du prix de l’électricité.

Le passage au VNU s’inscrit également dans une volonté de transition énergétique. Le financement via le VNU est destiné à soutenir le développement des énergies renouvelables, ce qui pourrait réduire la dépendance à l’énergie nucléaire dans le futur. Cependant, cette transition n’est pas immédiate. D’ici à 2026, la France devra renforcer ses infrastructures de production d’énergie renouvelable (solaire, éolien, etc.) pour compenser une partie de la production nucléaire et ainsi limiter les effets de la hausse des prix de l’électricité.

Comment se préparer à la fin de l'arenh ?

L’heure est aux grands changements sur le marché de l’électricité. Si vous voulez d’ores et déjà vous préparer à gérer l’impact éventuel de ces évolutions sur vos factures, c’est par ici que ça se passe :

1. Comparer les offres des fournisseurs : avant 2026, il est essentiel de bien comparer les offres des différents fournisseurs. Même si la fin de l’ARENH signifie des prix plus élevés, les fournisseurs peuvent proposer des offres compétitives adaptées à cette nouvelle réalité. En fonction de vos besoins et de votre consommation, certains fournisseurs peuvent offrir des contrats plus intéressants que d’autres, avec des options de contrats fixes ou variables. C’est le cas du fournisseur d’énergie Ohm Energie… Alors, qu’attendez-vous ?

2. Anticiper les hausses de prix : les prix devraient augmenter avec la fin de l’ARENH, mais le VNU (Versement Universel Nucléaire) pourrait offrir une compensation sous forme de réductions sur votre facture. Restez informé sur l’évolution des prix et surveillez l’actualité pour savoir quand ces réductions seront appliquées, car elles pourraient atténuer la hausse des tarifs.

3. Consommer intelligemment : l’un des moyens les plus efficaces pour se préparer à des prix plus élevés est d’adapter sa consommation d’énergie. En réduisant votre consommation lors des heures de pointe (dans le cadre de l’option heures pleines/heures creuses), en optimisant l’utilisation de vos appareils énergivores et en investissant dans des équipements plus économes en énergie, vous pourrez limiter l’impact la hausse des prix. Pensez aussi à améliorer l’isolation de votre logement pour éviter les gaspillages.

4. Se préparer à la transition énergétique : la fin de l’ARENH s’inscrit dans une transition vers un mix énergétique plus diversifié. Profitez de cette période pour vous informer sur les options d’énergie renouvelable, comme les offres vertes, qui peuvent offrir des alternatives intéressantes à l’électricité nucléaire. Passer à l’énergie solaire, éolienne, ou encore soutenir des fournisseurs 100 % renouvelables pourrait non seulement être un choix environnemental, mais aussi économique à long terme. D’ailleurs, Ohm Énergie, propose une électricité 100% verte et française en option avec garantie d’origine. 😉

En bref, se préparer à la fin de l’ARENH, c’est avant tout s’informer sur l’évolution des prix, comparer les offres des fournisseurs et adapter votre consommation d’énergie. Même si la fin de l’ARENH s’accompagne de certains défis, des dispositifs comme le VNU et une gestion plus responsable de votre consommation peuvent vous aider à mieux traverser cette période de transition !

¹ EDF – C’est quoi exactement le nucléaire ?

² CRE – Accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH)

Les derniers articles sur l'électricité

Rechercher

Suivez OHM Énergie sur les réseaux sociaux

Article à la une