Éco-anxiété : comprendre les causes et les impacts

Face aux changements climatiques et aux menaces qui pèsent sur l’environnement et la biodiversité, nombreux sont celles et ceux à éprouver un sentiment on ne peut plus désagréable, fréquemment appelé “éco-anxiété”. Mais qu’est-ce que désigne plus précisément ce terme et comment l’appréhender ? On fait le point.

éco-anxiété

Sommaire

L'Éco-anxiété, qu'est-ce que c'est exactement ?

L’éco-anxiété, contraction du mot « écologie » et du mot « anxiété » a été inventée et théorisée par la chercheuse en santé publique belgo-canadienne Véronique Lapaige en 1997. À ce jour, il n’existe pas encore de définition de l’éco-anxiété qui fasse l’objet d’un consensus, notamment sur le plan médical. Il ne s’agit donc ni d’un syndrome, ni d’un diagnostic psychiatrique officiel et cette angoisse d’un genre particulier ne figure pas dans le DSM-5, outil majeur de classification des troubles mentaux.

S’il n’existe donc pas de définition universelle de l’éco-anxiété, la plupart des conclusions s’accordent toutefois sur quelques éléments fondamentaux et décrivent pour l’essentiel un sentiment de préoccupation, d’inquiétude, d’anxiété et d’angoisse, provoqué par des bouleversements actuels ou bien par des menaces qui pèsent sur l’environnement, liés en particulier au dérèglement climatique. Un rapport de l’American Psychological Association (APA) a par ailleurs défini l’éco-anxiété comme « a chronic fear of environmental doom », c’est-à-dire la peur chronique d’une catastrophe environnementale.

Bien que la médecine ne se soit pas encore pleinement emparée de ce trouble, il n’en est pas moins répandu. Une étude dévoilée en 2021 par The Lancet a par ailleurs démontré l’enracinement croissant de l’éco-anxiété parmi les plus jeunes membres de la population. Sur les 10 000 jeunes de 16 à 25 ans interrogés dans dix pays, près de 70 % ont déclaré être « très inquiets » ou « extrêmement inquiets » du changement climatique[1].

Éco-anxiété et solastalgie : quelle différence ?

En plus de l’éco-anxiété, il est également fréquent d’entendre parler de solastalgie, dont l’étymologie se rapporte à « solacium » et « algie », du latin « (ré)confort » et « nostalgie ». Si l’éco-anxiété se rapporte davantage à une angoisse d’anticipation, la solastalgie est davantage tournée vers le passé. Autrement dit, c’est « le deuil d’un monde que l’on a connu » et qui est en train de disparaître. Un « mal du pays sans exil », pour reprendre les mots du philosophe Baptiste Morizot.

D'où vient l'éco-anxiété ?

L’éco-anxiété désigne donc une angoisse ressentie face aux différents problèmes environnementaux connus, comme le changement climatique, la pollution, la déforestation, l’extinction des espèces, etc. Parmi les causes majeures de l’éco-anxiété figure le gaspillage énergétique, perçu comme un signe d’inaction collective face à des défis environnementaux urgents.

Pour la psychothérapeute Charline Schmerber, l’une des pionnières dans la prise en charge de ces angoisses en France, ce sentiment est avant tout « le signe d’une conscience éveillée, d’une grande lucidité face à l’état actuel du monde en pleine catastrophe écologique ». Ce qui signifie que les personnes qui ont à y faire face « sont clairement au courant de ce qu’il se passe, souvent [elles] sont très bien informé[e]s. Il n’est donc pas pathologique de ressentir de l’éco-anxiété ». Autrement dit, l’éco-anxiété tire avant tout son origine du regard porté sur le monde et le degré de conscience écologique de chacun. Un constat partagé par le psychologue Jean-Baptiste Desveaux, qui réfute l’idée que l’éco-anxiété corresponde à une psychopathologie, et pour qui, être éco-anxieux révèle avant tout une forme de lucidité face aux changements affectant les écosystèmes.

Face à la connaissance accrue de la crise climatique à venir, il est légitime de ressentir une certaine éco-anxiété. Attention toutefois, en fonction de l’intensité de ce sentiment et des symptômes qui en découlent, il est toutefois indispensable d’y prêter attention.

Manifestations et symptômes de l'éco-anxiété

Une fois encore, l’éco-anxiété n’est pas décrite comme une maladie et peut se caractériser par des symptômes variés, qui peuvent être différents d’une personne à l’autre. Ainsi, les personnes souffrant d’éco-anxiété pourront ressentir :

  • De l’angoisse ;
  • Un stress intense ;
  • De la tristesse ;
  • De la colère ;
  • Un sentiment d’impuissance ;
  • Un sentiment d’injustice ;
  • De la culpabilité ;
  • De la frustration, etc.

D’autres manifestations peuvent découler de l’éco-anxiété, comme des insomnies, des difficultés à s’endormir, des tensions musculaires, une boule au ventre, des ruminations, une recherche compulsive d’informations sur Internet ou sur les réseaux sociaux, une perte d’appétit, de motivation ou d’énergie… Certains aspects de la vie peuvent également être impactés par ce sentiment comme la vie de famille, la relation aux proches, le choix des études ou encore de son travail. Par ailleurs, 39 % des jeunes auraient peur d’avoir des enfants à l’avenir à cause des incertitudes liées au changement climatique[1].

Si l’éco-anxiété n’est pas une maladie à proprement parler, les spécialistes de la santé sont de plus en plus nombreux à tenir compte de ce phénomène. Aussi, si les symptômes ressentis sont trop nombreux et altèrent la qualité de vie des personnes qui en souffrent, il convient de se tourner vers un professionnel, afin de regagner en qualité de vie. Toutefois, comme l’expliquait Véronique Lapaige dans un entretien donné au National Geographic, « il ne faut pas voir l’éco-anxiété uniquement comme un problème mais aussi comme un moteur pour changer les choses ».

Réponses et stratégies face à l'éco-anxiété

L’éco-anxiété n’entraîne pas uniquement des conséquences négatives dans son sillage et peut en effet s’avérer être un puissant moteur. Chez certaines personnes, ce sentiment peut pousser vers l’action, la création et l’engagement. Face à l’éco-anxiété, la politique de l’autruche n’est donc pas nécessairement la clé du mieux-être et il se peut que de nombreuses solutions se trouvent à portée de main. En effet, s’engager au quotidien pour adopter un mode de vie plus en accord avec ses valeurs peut largement contribuer à estomper ce sentiment d’impuissance ressenti par certains. Qu’il s’agisse de militantisme environnemental ou simplement de choix de vie plus vertueux, de nombreuses actions sont possibles. Pour minimiser et mieux gérer l’éco-anxiété au quotidien il est notamment possible de :

  • Prendre contact avec des personnes partageant les mêmes idées. Il peut par exemple s’agir d’un groupe environnemental local.
  • Prendre soin de soi et de sa santé physique et mentale au quotidien.
  • Mettre en place des actions en faveur de l’environnement, afin de participer concrètement à la sauvegarde de la planète. Par exemple, en s’engageant dans des initiatives comme la transition énergétique, qui repose sur le développement des ENR (énergies renouvelables) telles que le solaire ou l’éolien, chacun peut contribuer à réduire son empreinte carbone tout en diminuant ce sentiment d’impuissance.

Si l’éco-anxiété peut être à l’origine d’un profond mal-être au quotidien, il s’agit d’un sentiment éprouvé par de nombreuses personnes et il est possible d’agir au quotidien pour mieux y faire face.

The Lancet – Climate anxiety in children and young people and their beliefs about government responses to climate change: a global survey

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