Depuis un peu plus d’un an, les prix de l’énergie sont en constante augmentation, au point où on se demande jusqu’où peuvent-ils encore grimper ? Devons-nous abandonner l’électricité et le gaz pour revenir à l’âge de pierre ? Avant d’envisager cette possibilité, rassurez-vous, cela ne va pas durer !
Faisons le point sur la situation pour comprendre les raisons de l’augmentation des prix de l’énergie, pourquoi ils fluctuent et les solutions qui existent.
Comment expliquer l’augmentation des prix de l’énergie en 2022 ?
La reprise économique de 2021
Bonne nouvelle ! En 2021, le monde sort de la crise du covid et est en pleine reprise économique. Sauf que cela engendre quelques soucis qu’on n’avait pas forcément anticipés : l’Asie en profite pour faire le plein de gaz et l’Europe prépare ses stocks pour l’hiver, ses niveaux étant au plus bas. Résultat des courses, la demande de gaz explose.
Malheureusement, les exportations du gaz Russe baissent en raison d’un problème sur le gazoduc et la Norvège est dans l’incapacité d’augmenter sa production.
Ces quatre éléments cumulés ont provoqué une première envolée des prix, mettant en tension une forte demande et une difficulté d’approvisionnement du gaz.
Pour en savoir plus, lisez notre article sur « comprendre la hausse du prix du gaz ».
Mais pourquoi le prix de l’électricité flambe aussi ?
Parce qu’en Europe, le cours du gaz influe directement sur celui de l’électricité. Donc si le premier augmente, Boum Badaboum… Cela impacte forcément le second.
La guerre en Russie
Fin février, les ennuis continuent : la Russie et l’Ukraine entrent en guerre, rendant la situation encore plus tendue qu’elle ne l’était déjà. La Russie a drastiquement réduit ses livraisons de gaz vers l’Europe, et nous ne sommes pas à l’abri d’une coupure totale dans les prochaines semaines/mois. Si bien que les prix habituellement bas en été, ont flambé dès juillet.
En France, 99 % de notre gaz naturel est importé, dont 40 % en provenance de la Norvège et 20 % de la Russie. Néanmoins, pour l’ensemble de l’Europe, la Russie est le premier exportateur de gaz et de pétrole, puisqu’elle représente 40 % des importations de gaz sur le marché européen.
La production d’électricité en France en perte de vitesse
Les énergies renouvelables ne sont pas suffisamment développées à ce jour pour couvrir l’ensemble des besoins énergétiques des Français, même si certains fournisseurs comme Ohm contribue en faveur de celles-ci. Le nucléaire reste donc la principale source de production d’électricité puisqu’elle représente environ 70 % du mix énergétique.
Or, pour cause de corrosion ou en raison de maintenances programmées, plus de la moitié des réacteurs sont actuellement à l’arrêt, soit une trentaine sur les 56.
Les dernières canicules n’ont rien arrangé, puisque d’un côté cela contribue à faire chauffer les réacteurs des centrales nucléaires et provoque leur ralentissement et d’un autre la demande augmente, puisque les foyers utilisent de l’électricité pour refroidir leur intérieur. Cela n’a pas non plus aidé les éoliennes puisqu’avec peu de vent, elles ont peu tourné cet été.
Maintenant, vous comprenez facilement la réaction en chaîne qui se produit : la demande est forte donc les prix augmentent. Les prix du gaz augmentent donc ceux de l’électricité aussi, mais nos stocks de gaz sont bas et les centrales nucléaires tirent la langue. CQFD
À quoi s’attendre pour cet hiver ?
Alors qu’il y a un an, le prix de l’électricité était d’environ 90 euros le mégawattheure, en juillet, il est passé à 400 €. Malheureusement pour nous, les prévisions d’augmentations ne s’arrêtent pas là. En décembre, le mégawattheure pourrait dépasser les 1 000 €, soit 2 à 3 fois plus par rapport à maintenant. (Oui, c’est beaucoup !)
Jusqu’ici, pour limiter au maximum les répercussions de ces augmentations sur nos factures, le gouvernement a préservé le consommateur, en mettant en place différentes aides :
- Un chèque énergie jusqu’à 100 € sous condition de ressources
- La mise en place d’un bouclier tarifaire qui a été prolongé jusqu’à la fin de l’année 2022, en plafonnant son tarif au niveau d’octobre 2021.
- Une limitation de l’augmentation du prix du TRV à 4 % TTC (baisses de taxes)
Face à la montée en puissance de cette situation, le gouvernement prépare un plan de sobriété énergétique et appelle chacun à faire des efforts, autant les particuliers que les entreprises afin d’éviter une éventuelle pénurie qui pourrait entraîner des coupures.
Malgré tous les efforts mis en place jusqu’ici, il faut tout de même s’attendre à une répercussion de ces augmentations sur vos mensualités ou lors de votre facture de régularisation.
En attendant le printemps, comment faire des économies d’énergie cet hiver ?
Vous l’aurez compris, l’hiver promet d’être rude, alors autant s’y préparer sans avoir à sortir les couvertures de survie.
La première chose que vous pouvez faire, c’est comparer les offres des différents fournisseurs et opter toujours pour la moins chère.
Vous pouvez également envisager la rénovation énergétique de votre logement. Il vous est possible d’intervenir sur plusieurs pans (isolation, ventilation, régulation et chauffage), ce qui va vous permettre de gagner en confort et de réduire vos dépenses en énergie sur le long terme.
Ensuite, les éco-gestes du quotidien vous permettront également de faire des économies d’énergie et d’alléger la note finale. Moins vous consommerez, moins l’addition sera salée. Bien évidemment, on ne vous demande pas non plus de vous éclairer à la bougie, mais les petits gestes peuvent faire la différence. Vous retrouverez nos nombreux conseils sur notre blog ou directement dans votre espace client avec Ohmy.
Des prix moins chers au printemps
Heureusement, au printemps, nous attendons un redoux des prix. Le printemps est une saison où nous consommons moins, on éteint les chauffages, les jours commencent à rallonger et nos appareils énergivores peuvent s’accorder un repos bien mérité. Puisque la demande est moins élevée et le marché moins tendu, les prix du kilowatt-heure baissent. (Logique !)
Les offres d’électricité sont donc amenées à évoluer positivement, car comme le dit l’adage « après la pluie, vient le beau temps », et vos factures pourront se réjouir de l’arrivée des Beaux Jours ! 🙂